Ralentissement de la croissance
La population mondiale a dépassé les 8 milliards d’habitants et continue de croître. Toutefois, après un demi-siècle de baisse de la fécondité, cette croissance ralentit.
Le changement démographique mondial est une question de fécondité et de mortalité.
La dynamique de ces deux variables est complexe, mais lorsqu’il y a plus de naissances que de décès, la population augmente.
Si l’équilibre dépend du contexte, notamment de facteurs environnementaux, sociaux, économiques et politiques, le changement suit quant à lui des schémas connus sous le nom de transition démographique.
Ce processus a commencé lorsque l’amélioration de la nutrition, des soins de santé, des conditions de vie et de l’éducation, ainsi que l’élargissement des choix, en particulier pour les femmes et les filles, ont diminué la mortalité infantile, rallongé l’espérance de vie et réduit le nombre d’enfants par femme.
Dans un premier temps
la baisse de la mortalité
a entraîné une croissance démographique spectaculaire qui a culminé à 2,1 % par an entre 1962 et 1965. Entre 1950 et 1987, la population mondiale a doublé, passant de 2,5 à 5 milliards d’habitants.
Mais le
Moins d'enfants
diminuant de génération en génération, la croissance a commencé à ralentir. En 2020, le taux de croissance démographique mondial est passé sous les 1 % par an pour la première fois depuis les années 1950.
Taux de croissance annuel de la population, 1963
Taux de croissance annuel de la population, 2022
L’élan démographique maintiendra cette croissance au cours des prochaines décennies. En raison de la croissance passée (celle due aux générations précédentes dont la fécondité était plus élevée), le nombre de femmes en âge de procréer est important et continue de croître. Malgré la baisse du nombre de naissances par femme, la natalité restera supérieure à la mortalité.
Aujourd’hui, quand bien même la fécondité baisserait jusqu’au seuil de renouvellement des générations (environ 2 enfants par femme) dans tous les pays où elle est plus élevée, il naîtrait suffisamment d’enfants pour assurer une croissance démographique positive jusqu’en 2060 au moins.
La fécondité continuant de baisser et l’espérance de vie d’augmenter, la part des personnes âgées dans notre population est en constante hausse.
Lorsque ces générations successives de personnes âgées commenceront à mourir, la mortalité dépassera la natalité. La croissance démographique ralentira encore et pourrait devenir négative.
La population mondiale devrait atteindre un pic à 10,4 milliards d’habitants dans les années 2080 et se maintenir à ce niveau jusqu’à la fin du siècle.
Les mêmes tendances s’appliquent à l’échelle des régions, des pays et des zones, bien qu’un troisième facteur entre en jeu :
les migrations,
internationales.
Le rythme de la transition démographique varie selon les parties du monde, qui connaissent différentes conditions environnementales, sociales, économiques et politiques influant sur l’équilibre de la natalité et de la mortalité, sur l’immigration et l’émigration.
Selon les pays, les populations augmentent à des
rythmes différents..
Certaines croissent plus vite que la moyenne mondiale, d’autres croissent de moins en moins vite, voire régressent. Dans cette étourdissante diversité, le changement est la seule constante.
Moins d'enfants
Si elle varie selon les régions et les pays, la fécondité baisse partout. La population de certains pays est même en train de diminuer.
Le taux de fécondité mondial (le nombre moyen de naissances par femme) baisse depuis des décennies. La chute de la fécondité est liée à des facteurs tels que l’élargissement des perspectives d’éducation et de participation au marché du travail des filles et des femmes, le report du mariage et de la maternité et l’amélioration de l’accès à la contraception.
En 1950, il naissait cinq enfants par femme. Ce taux est de 2,3 en 2022 et devrait atteindre 2,1 d’ici 2050.
Le nombre de naissances par femme diminuant et l’espérance de vie augmentant, la part des enfants de moins de 14 ans chute.
La fécondité mondiale se rapproche du seuil de renouvellement, qui permet à long terme de maintenir une population constante au fil des générations. Ce taux dépend de la mortalité et, au niveau des pays et des zones, des mouvements migratoires. Compte tenu de nos faibles taux de mortalité moyens, le taux de fécondité associé à une croissance démographique nulle avoisine 2,1 enfants par femme.
Aujourd’hui, plus de 60 % de la population (contre 40 % en 1990) vit dans un pays ou une région où la fécondité est inférieure au seuil de renouvellement des générations.
Et même là où le taux de fécondité est suffisamment élevé pour assurer une croissance démographique positive, à savoir en Afrique subsaharienne, en Océanie (hors Australie et Nouvelle-Zélande), en Afrique du Nord et en Asie occidentale et du Sud, il continue de baisser. À l’exception de l’Afrique subsaharienne, il devrait passer sous le seuil de renouvellement dans toutes les régions d’ici la fin du siècle.
Naissances par femme,
moyenne mondiale, 1950
Naissances par femme,
moyenne mondiale, 2022
Dans certains pays à faible taux de fécondité, la population continue de croître en raison de
l’élan démographique..
C’est le cas de l’Inde, qui deviendra en 2023 le pays le plus peuplé du monde devant la Chine, malgré une fécondité en baisse et déjà inférieure à 2,1 naissances par femme.
Dans d’autres pays, la population diminue après des décennies de faible fécondité, doublées dans certains cas de niveaux élevés d’émigration. Ces deux facteurs contribuent au déclin de la population de 17 pays d’Europe de l’Est depuis 1990.
D’autres pays, en particulier en Europe du Sud et en Asie de l’Est, vont voir leur population diminuer, y compris la Chine, dont la population devrait commencer à diminuer dès 2023. Entre 2022 et 2050, la population de 61 pays devrait diminuer de plus de 1 %. Parmi eux, la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Serbie et l’Ukraine pourraient connaître un déclin démographique de plus de 20 %.
Des vies plus longues
L’espérance de vie augmente à l’échelle mondiale malgré la persistance de fortes disparités.
En 2019, l’espérance de vie à la naissance était de 72,8 ans, soit neuf ans de plus qu’en 1990. Elle devrait atteindre 77,2 ans d’ici 2050.
L’espérance de vie correspond au nombre moyen d’années qu’une personne d’un âge donné peut espérer vivre, compte tenu des taux de mortalité globaux dans sa population. On la mesure généralement à la naissance
à 65 ans.
L’espérance de vie à la naissance augmente depuis les années 1950 dans toutes les régions, notamment grâce à la baisse des taux de mortalité par maladies infectieuses. Certaines ont toutefois porté des coups mesurables à l’espérance de vie mondiale, comme la pandémie de grippe de 1957 et, plus récemment,
VIH/SIDA et la COVID-19.
Dans l’ensemble, toutefois, la tendance est à une baisse de la mortalité, y compris parmi les moins de cinq ans, et à l’augmentation de l’espérance de vie en raison de facteurs tels que l’amélioration de la nutrition, des soins de santé et des conditions de vie.
Mais ces facteurs varient considérablement entre les pays et à l’intérieur des pays. Si la mortalité a baissé dans toutes les régions, les disparités restent importantes.
Dans les pays à faible revenu, l’espérance de vie à la naissance est d’environ 63 ans. C’est près de 10 ans de moins que la moyenne mondiale.
Les disparités dans la mortalité des moins de cinq ans expliquent une grande partie de cet écart. Un enfant né dans un pays à faible revenu a 13 fois plus de risques de mourir avant l’âge de cinq ans qu’un enfant né dans un pays à revenu élevé. Par ailleurs, un taux de mortalité élevé reflète une mortalité maternelle élevée et, dans certains pays, la violence, les conflits et les effets persistants du VIH.
espérance de vie mondiale à la naissance, 1950
espérance de vie mondiale à la naissance, 2019
L’écart d’espérance de vie à la naissance peut atteindre 33,4 ans entre deux pays.
Alors qu’un nouveau-né en Australie, dans la RAS de Hong Kong, la RAS de Macao ou au Japon (où elle est la plus élevée) peut espérer vivre plus de 85 ans, un nouveau-né en République centrafricaine, au Tchad, au Lesotho ou au Nigéria (où elle est la plus faible) a une espérance de vie inférieure à 54 ans.
Les écarts se réduisent, car l’espérance de vie augmente dans de nombreux pays où elle est faible, tandis que son augmentation ralentit dans les pays à faible mortalité.
Pour autant, les écarts ne se réduisent pas assez vite. En 2050, l’espérance de vie à la naissance dans les pays à faible revenu devrait être inférieure d’environ 8,4 ans à la moyenne mondiale. Aujourd’hui, un enfant né dans l’un des pays où l’espérance de vie est la plus faible a une espérance de vie de 31,8 ans inférieure à celle d’un enfant né dans l’un des pays elle est la plus élevée.
Des populations en mouvement
Les migrations internationales remodèlent les populations.Dans certains pays à faible taux de fécondité, l’immigration soutient la croissance démographique, tandis que dans d’autres, l’émigration accentue le déclin de la population.
Au niveau des régions, des pays et des zones, les migrations internationales façonnent l’évolution démographique au même titre que la
fertility
et
mortality.
It’s harder to project than the other two, because of incomplete data and migration patterns that can change rapidly depending on what’s going on across the world.
Si près de 29 personnes sur 30 restent dans leur pays de naissance, de plus en plus de personnes traversent les frontières.
Et ce nombre devrait encore augmenter, notamment en raison de l’aggravation des effets du changement climatique.
En 2020, quelque
281 millions de personnes
vivaient en dehors de leur pays de naissance, soit 128 millions de plus qu’en 1990 et trois fois plus qu’en 1970. Près des deux tiers étaient des travailleurs migrants. Fin 2021, on comptait
31,7 millions de réfugiés et demandeurs d’asile parmi les migrants internationaux..
Entre 2010 et 2021, 40 pays et zones ont enregistré des entrées nettes de plus de 200 000 migrants. Elles dépassaient le million pour 17 d’entre eux.
Nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance - 128 millions de plus qu'en 1990 et trois fois plus qu'en 1970
En 2020, c’est la Türkiye qui en a accueilli le plus avec près de 4 millions de réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés. La Jordanie en a accueilli 3 millions, l’État de Palestine 2 millions et la Colombie 1,8 million. L’Allemagne, le Liban, le Pakistan, le Soudan, l’Ouganda et les États-Unis ont également accueilli un grand nombre de réfugiés, de demandeurs d’asile et d’autres personnes déplacées.
Dix pays ont enregistré des sorties nettes de plus d’un million de personnes sur la même période. Ainsi, 16,5 millions de personnes ont quitté le Pakistan, 3,5 millions l’Inde, 2,9 millions le Bangladesh, 1,6 million le Népal et 1 million le Sri Lanka. La plupart de ces émigrants sont partis temporairement pour trouver du travail.
L’émigration en provenance des autres pays a été motivée par l’insécurité et les conflits. Fin 2021,
6,8 millions de réfugiés
avaient quitté la Syrie, 4,6 millions le Venezuela, 2,7 millions l’Afghanistan, 2,4 millions le Soudan du Sud et 1,2 million le Myanmar.
Un nombre impressionnant de personnes peuvent être déplacées en peu de temps. Entre le 24 février et le 19 octobre 2022, par exemple, quelque
7,7 millions de personnes
ont fui l’Ukraine pour se rendre dans les pays voisins, notamment en Pologne et en Moldavie.
La migration est un facteur déterminant du changement démographique de certains pays qu’elle soutienne la croissance ou accentue le déclin.
Dans les pays à revenu élevé, dont la fécondité est faible depuis des décennies, la migration a plus contribué à la croissance démographique que la natalité sur la période 2000-2020, et constituera le seul moteur de croissance démographique dans les décennies à venir.
Dans d’autres pays, en particulier en Europe de l’Est, on compte plus de départs que d’entrées. Conjuguée à la chute de la fécondité, cette forte émigration nette entraîne un déclin démographique.
Vieillissement de la population
La fécondité diminuant et l’espérance de vie augmentant, la population mondiale vieillit plus rapidement que jamais.
Entre 1950 et 1990, la part des personnes de 65 ans et plus est passée d’environ 5 % à environ 6 %. Elle est de 10 % en 2022 et devrait atteindre 16 % d’ici 2050.Dans de nombreux pays, les générations nées au cours des dernières décennies de fécondité élevée et soutenue sont aujourd’hui vieillissantes. Dans d’autres, l’amélioration progressive de la survie sur plusieurs générations fait croître la population âgée.
Dans de nombreux pays, les générations nées au cours des dernières décennies de fécondité élevée et soutenue sont aujourd’hui vieillissantes. Dans d’autres, l’amélioration progressive de la survie sur plusieurs générations fait croître la population âgée.
L’espérance de vie mondiale à 65 ans (le nombre moyen d’années qu’une personne de 65 ans peut encore espérer vivre) est en hausse. Elle est de 16,3 ans et avait atteint 17,5 ans avant la COVID-19, qui a provoqué une hausse de la mortalité comparativement très élevée chez les personnes âgées. D’ici 2050, elle devrait atteindre 19,8 ans grâce à la baisse de la mortalité due à des maladies non transmissibles comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète.
La fécondité diminuant en même temps que l’espérance de vie augmente, la structure par âge de la population évolue. En 2018, pour la première fois, les personnes âgées de 65 ans et plus étaient plus nombreuses que les enfants de moins de cinq ans.
D’ici 2050, les personnes âgées d’au moins 65 ans seront plus de deux fois plus nombreuses que les enfants de moins de cinq ans et à peu près aussi nombreuses que les enfants de moins de 12 ans.
ans, espérance de vie mondiale à 65 ans, 2022
ans, espérance de vie mondiale projetée à l'âge de 65 ans, 2050
Les régions vieillissent à des rythmes divers.
L’Europe et l’Amérique du Nord ont les populations les plus âgées, avec près de 19 % de personnes âgées de 65 ans et plus, suivies de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande avec 16,6 %. D’ici 2050, 1 personne sur 4 en Europe et en Amérique du Nord aura au moins 65 ans.
Les autres régions verront également leur part de personnes âgées de 65 ans et plus augmenter rapidement. Entre 2022 et 2050, elle passera de 9 % à 19 % en Amérique latine et de 13 % à 26 % en Asie de l’Est et du Sud-Est.
Certaines régions étant encore relativement jeunes, les personnes âgées de 65 ans et plus continueront à y représenter des parts beaucoup plus faibles de la population, malgré une croissance de la tranche d’âge de plus de 3 % par an. En Afrique subsaharienne, la région la plus jeune, la part des personnes de 65 ans et plus devrait passer de 3 % en 2022 à 5 % en 2050.
Espérance de vie plus long pour les femmes
Il naît plus de garçons que de filles dans le monde, mais les femmes vivent plus longtemps que les hommes presque partout. Aussi les hommes ne sont-ils que légèrement plus nombreux que les femmes.
À l’échelle mondiale, il naît près de 106 garçons pour 100 filles. Ce rapport se situe dans la plage biologiquement normale de 102-106. (Une valeur supérieure à 106 témoignerait
sélection prénatale du sexe
)Les garçons)
naissent en plus grand nombre, mais ils sont plus susceptibles que les filles de mourir de maladies pendant la petite enfance, par exemple de complications à la naissance et d’infections. En 2020,
la mortalité des garçons
de moins de cinq ans était estimée à 39 décès pour 1000 naissances vivantes, contre 34 chez les filles.
106
Nombre de garçons nés pour 100 filles
À l’adolescence et à l’âge adulte, les hommes meurent en plus grand nombre en raison de facteurs tels qu’une plus grande probabilité de comportements à risque, un système immunitaire plus faible et des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires à un âge plus jeune.
Par conséquent,
les femmes vivent en moyenne plus longtemps
que les hommes. Cet écart d’espérance de vie n’est pas propre à l’être humain. Il résulte d’une interaction complexe entre des facteurs biologiques (certains liés au fait que les hommes n’ont qu’un chromosome X) et sociaux ou comportementaux.
La supériorité de l’espérance de vie des femmes se maintient en dépit des répercussions substantielles des inégalités de genre sur la survie et la santé des filles et des femmes, et notamment malgré une plus grande probabilité de négligence pendant l’enfance motivée par la norme sociale discriminatoire impliquant une préférence pour les garçons, et malgré une plus grande exposition à la pauvreté et à la faim tout au long de leur vie.
Bien que les femmes aient dans l’ensemble davantage de risques de tomber malades, elles sont plus susceptibles de survivre à leurs maladies.
Cependant, cet écart se réduit dans les régions où les taux de mortalité maternelle sont élevés.
L’espérance de vie des femmes à la naissance est en moyenne de 5,4 ans supérieure à celle des hommes. L’écart varie de 2,9 ans en Australie et en Nouvelle-Zélande à 7 ans en Amérique latine et dans les Caraïbes.
5.4
Nombre moyen d'années d'espérance de vie des femmes par rapport aux hommes, au niveau mondial
Au fil du temps, il a varié selon les pays et les régions, diminuant en Europe et en Amérique du Nord ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, alors qu’il s’est creusé en Asie. En Afrique subsaharienne, il s’est accentué jusqu’à ce que la mortalité féminine disproportionnée due au VIH/SIDA à la fin des années 1990 et au milieu des années 2000 ne le réduise. Il s’est légèrement creusé depuis l’apparition de la COVID-19.
Avec une espérance de vie moyenne à 65 ans de 18,8 ans contre 15,9 ans pour les hommes, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans presque toutes les populations âgées. Elles représentent 55,7 % des personnes âgées de 65 ans et plus dans le monde en 2022. Cette proportion a légèrement augmenté en raison d’une mortalité liée à la COVID-19 plus élevée chez les hommes, mais devrait diminuer d’ici 2050 pour atteindre 54,4 %, les hommes bénéficiant d’une meilleure santé et d’une mortalité plus faible.
Les hommes ne sont que légèrement plus nombreux que les femmes : ils représentent 50,3 % de la population mondiale en 2022. D’ici 2050, le nombre de femmes et d’hommes devrait être égal.
Deux pandémies
La COVID-19 a eu un effet mesurable sur la mortalité. In regions hardest hit by the HIV/AIDS pandemic, COVID-19 has reversed hard-won gains in life expectancy.
En seulement deux ans, elle a eu un effet mesurable sur la population et notamment sur la mortalité.
En 2020 et 2021, elle a provoqué un excédent de
14,9 millions de décès
par rapport aux estimations des années précédentes. Trois fois supérieur au nombre de décès dus à la COVID-19 officiellement déclaré, ce chiffre comprend les décès indirects, tels que les décès dus à d’autres problèmes de santé (y compris le VIH/SIDA) pour lesquels les personnes n’ont pas pu obtenir de traitement ou de soins préventifs. Plus de la moitié de ces décès sont survenus dans des pays à revenu intermédiaire inférieur.
14.9
M
Excès de mortalité lié à COVID-19, 2020-2021 - y compris les décès indirectement associés
Entre 2019 et 2021, l’espérance de vie mondiale à la naissance a diminué de 1,7 an.
Les baisses les plus importantes ont été observées en Asie centrale et du Sud (-2,3 ans) et dans la région Amérique latine et Caraïbes (-1,5 an).La COVID-19 a fait chuter l’espérance de vie de plus de quatre ans en Bolivie, au Botswana, au Liban, au Mexique, à Oman et en Fédération de Russie.
Les estimations montrent que l’espérance de vie est déjà revenue à son niveau d’avant la pandémie dans les pays à forte prévalence vaccinale, alors qu’on peut s’attendre à un décalage de 1 à 3 ans dans
les pays à faible prévalence vaccinale.,
Dans les pays à faible revenu, seule 1 personne sur 4 a reçu au moins une dose de vaccin, contre 3 sur 4 dans les pays à revenu élevé.
La COVID-19 a frappé une population déjà marquée par les ravages du VIH/SIDA. Les deux pandémies se sont caractérisées par un accès inégal aux outils et ressources vitaux.
Dans certaines régions, l’effet cumulatif est important.
40.1
M
décès liés au SIDA depuis 1981
Dans le monde, le SIDA
a tué plus de 40 millions de personnes
depuis 1981, soit près de la moitié des personnes infectées par le VIH. Si l’infection à VIH était initialement une condamnation à mort, la mise en place de la thérapie antirétrovirale (TAR) a réduit de 68 % les décès dus au SIDA.
Néanmoins,
ces traitements
vitaux conçus au milieu des années 1990 sont restés inaccessibles aux habitants des pays les plus pauvres, notamment en Afrique subsaharienne où le bilan de la pandémie était et demeure le plus lourd, jusqu’au début, voire jusqu’au milieu des années 2000.
Le VIH/SIDA a coûté à l’Afrique australe, la sous-région la plus durement touchée, vingt ans d’amélioration potentielle des taux de survie. Entre 1990 et 2005, l’espérance de vie à la naissance y est passée de 63,1 ans à 53,1 ans. Et alors qu’elle était revenue à son niveau de 1990 en 2015 et avait atteint 65,5 ans en 2019, la COVID-19 a effacé ces progrès en la ramenant à 61,8 ans en 2022.
Évolution des centres de population
La croissance démographique variant selon les régions, la répartition géographique de la population mondiale change.
En 2022, plus de la moitié de la population mondiale vit en Asie. Les deux régions les plus peuplées du monde sont l’Asie de l’Est et du Sud-Est, avec 2,3 milliards d’habitants, et l’Asie centrale et du Sud, avec 2,1 milliards d’habitants.
Avec plus de 1,4 milliard d’habitants chacune, l’Inde et la Chine comptent pour l’essentiel de la population de ces deux régions. La population de la Chine n’augmente plus et pourrait commencer à décliner dès 2023 tandis que l’Inde, qui connaît une croissance démographique de 0,7 % par an, devrait devenir le pays le plus peuplé du monde.
En Asie de l’Est et du Sud-Est, la fécondité a connu une baisse rapide depuis les années 1960 pour atteindre le seuil de renouvellement des générations au début des années 1990. En 2022, la croissance démographique de la région n’est plus que de 0,2 % par an. La population de la région devrait culminer au milieu des années 2030 à environ 2,4 milliards d’habitants.
En Asie centrale et du Sud, la fécondité diminue plus lentement et la population augmente de 0,9 % par an. La région devrait devenir la plus peuplée du monde d’ici 2037 et sa population devrait continuer de croître pour atteindre un pic d’environ 2,7 milliards d’habitants vers 2072.
Taux de croissance annuel de la population en Asie de l'Est et du Sud-Est, région la plus peuplée du monde à partir de 2022
L’Afrique subsaharienne est la région qui connaît la croissance démographique la plus rapide depuis les années 1980. Elle a culminé à 3 % par an en 1978 et a légèrement diminué depuis. Atteignant 2,5 % en 2022, elle représente toujours près du triple de la moyenne mondiale (0,8 %).
La population de l’Afrique subsaharienne devrait presque doubler entre 2022 et 2050. La région devrait concentrer plus de la moitié de la croissance démographique mondiale sur la période et atteindre une population de plus de 2 milliards d’individus d’ici la fin des années 2040.
D’ici la fin des années 2060, l’Afrique subsaharienne devrait devenir la région la plus peuplée et compter 3,44 milliards d’habitants d’ici 2100.
Taux de croissance démographique à partir de 2022 en Afrique subsaharienne, la région à la croissance la plus rapide - qui devrait être la plus peuplée dans les années 2060.
La population de la région Amérique latine et Caraïbes, qui a quadruplé entre 1950 et 2022 et croît actuellement de 0,7 % par an, culminera vers 2056 avant d’amorcer un déclin. La part de la région dans la population mondiale ne diminuera toutefois que légèrement.
La population d’Afrique du Nord et d’Asie occidentale, d’Océanie, d’Australie et de Nouvelle-Zélande continuera de croître jusqu’à la fin du siècle. La part de ces régions dans la population mondiale sera soit constante, soit en légère hausse. La population
d’Europe et d’Amérique du Nord, qui représentait en 1960 plus d’un quart de la population mondiale, croît à un rythme inférieur à 1 % par an depuis le milieu des années 1960 et est aujourd’hui proche d’une croissance nulle.
En 2022, elle représente 1,14 milliard d’individus et environ 14 % de la population mondiale, un chiffre comparable à celui de l’Afrique subsaharienne. Les projections montrent néanmoins que la population d’Europe et d’Amérique du Nord commencera à décliner d’ici 2038 et qu’elle ne représentera plus que 11 % de la population mondiale d’ici 2058.