27 Novembre 2024

À Gaza, près de 50 mères et leurs enfants sont tué·e·s chaque jour.

Dans le nord de la région, le flux d’aide humanitaire se tarit, ce qui fait craindre une famine imminente

Soumis·e·s à un stress immense, les parents rapportent à l’UNFPA (l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive) vouloir simplement pouvoir accoucher sans craindre les bombes, trouver de la nourriture et du lait, et mettre leurs enfants au lit le soir dans un endroit chaud et sûr. Aujourd’hui pourtant, à Gaza, être parent, c’est seulement survivre.

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Jawaher fuyait la violence dans la ville de Gaza, au son terrifiant des drones, des missiles et des tirs, lorsqu’elle a senti ses premières contractons. La dernière chose qu’elle voulait, c’était accoucher de son bébé à cet instant et à cet endroit précis. « Je n’étais pas prête à accoucher », explique-t-elle. Jawaher a subi deux jours de travail avant d’atteindre l’hôpital Al-Sahaba où elle a pu accoucher en toute sécurité.

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Près de 80 % de la bande de Gaza étant en état d’évacuation active, et environ 130 naissances ayant lieu à Gaza chaque jour, commencer le travail en plein déplacement comme Jawaher n’est pas rare.

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© UNFPA/Dominic Allen

Jawaher a accouché à l’hôpital Al-Sahaba de la ville de Gaza, qui subit une pression immense depuis que l’hôpital Al-Shifa a été détruit par des frappes aériennes* (ci-dessus en avril 2024). Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé établit que 84 % des établissements de santé de Gaza ont été détruits. L’UNFPA fournit de l’équipement et des fournitures à l’hôpital Al-Sahaba. 

*L’hôpital Al-Shifa était une unité spécialisée dans les urgences obstétricales. Il a réouvert un département d’urgences générales, en septembre 2024, mais ne peut toujours pas proposer de services de santé maternelle.

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Une jeune fille regarde des bâtiments en ruines. 80 % de la bande de Gaza est désormais une zone à haut risque dont la population a dû fuir pour tenter de trouver de quoi survivre : de la nourriture, de l’eau, un abri.
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Les énormes dommages infligés à la rue menant au marché Omar Al-Mukhtar de la ville de Gaza, qui était auparavant un lieu commercial très fréquenté par les familles.
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Des familles déplacées. Des vies ont été déracinées, pas une seule mais de multiples fois. « Nous sommes épuisé·e·s », déplore Jawaher.
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Des tentes ont été installées au nouveau camp pour personnes déplacées du stade Yarmouk de Gaza, où Jawaher vit avec son nouveau-né. Ce stade accueillait auparavant des matchs de foot.
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Une femme de 70 ans est en train de vivre son troisième déplacement depuis le nord de Gaza. Épuisée à force de marcher de longues distances sans pouvoir boire, manger ni s’abriter, elle est assise avec d’autres personnes déplacées au bord de la route.
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Un bébé dort sur un matelas dans le sous-sol du stade Yarmouk, où des familles sont relativement à l’abri, mais où les produits essentiels manquent.
« À qui ce matelas pourrait-il suffire ? Cinq personnes sur un même matelas, avec une seule couverture… » - Ali, père de trois enfants.
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Ali et ses trois fils sous une tente au stade Yarmouk de Gaza. La famille a survécu à une frappe aérienne sur son quartier mais peine à rester en vie. « Nous sommes sur le point de mourir de faim, mais il n’y a rien à manger », se désole Ali.
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Aisha, voisine de Jawaher, étend du linge. Elle vient de Beit Lahia, qui était encerclée par des tanks. « Je n’oublierai jamais ma fille qui sanglotait […] terrifiée par les tanks et l’armée qui hurlait dans les mégaphones », raconte-t-elle à l’UNFPA.
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Lina et son fils ont été déplacés lorsque l’armée israélienne a attaqué leur quartier. Dans ce chaos, certains des membres de sa famille ont été arrêtés. Elle ignore où ils se trouvent et s’ils sont en vie.
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Les tentatives de l’ONU pour soutenir la population à Gaza sont entravées ou refusées. 41 % seulement de l’aide humanitaire a eu le droit d’entrer à Gaza entre le 1er et 18 novembre. Le matériel de l’UNFPA fait partie des cargaisons bloquées à la frontière.

L’UNFPA continue son travail pour aider les femmes et les filles, notamment en gérant cinq unités mobiles de santé maternelle, en déployant des sages-femmes, en élargissant les services de protection pour les survivantes de violence basée sur le genre et en redirigeant les fournitures vers les hôpitaux. Cependant, alors que l’aide humanitaire à Gaza atteint son plus bas niveau depuis 11 mois, les besoins de la population sont au plus haut, et la majorité de la population palestinienne n’a plus de quoi survivre.

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