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Au milieu de la pandémie, flambée de violence : les refuges ont besoin de soutien
- 03 Avril 2020
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KOSOVO – Alors que la pandémie de COVID-19 sévit dans le monde entier, femmes et filles sont plus vulnérables aux violences que jamais. Au Kosovo, le ministère de la Justice a constaté une augmentation de 17 % dans le signalement de cas de violences basées sur le genre. Les zones urbaines semblent particulièrement touchées, avec 100 % d’augmentation dans l’une des villes du pays.
Ces chiffres se basent sur la comparaison entre le nombre de cas en mars 2020 et le nombre de cas en mars 2019. Le mois dernier a vu une hausse de l’anxiété liée à la pandémie, dont la confirmation de dizaines de cas de COVID-19 au Kosovo, et la déclaration d’une urgence de santé publique. Dès le 24 mars, un couvre-feu d’une durée de 13 heures a été imposé.
Les expert·e·s et les militant·e·s s’inquiètent de l’effet des restrictions de déplacements et des mesures de confinement : bien qu’elles soient efficaces pour endiguer la propagation du virus, elles peuvent aussi enfermer les victimes avec leurs agresseurs.
« Les femmes peuvent utiliser les temps autorisés de sortie pour s’échapper de chez elles, mais la possibilité qu’elles restent enfermées 13 heures avec un agresseur doit tous et toutes nous inquiéter », déclare Besnik Sherifi, assistant communication pour l’UNFPA au Kosovo.
Nous savons que les épidémies provoquent une brusque hausse des actes de violence basée sur le genre (dont la violence conjugale et l’exploitation sexuelle), du fait de l’augmentation des tensions subies par le ménage, des pressions économiques et du confinement accru dans le foyer.
En réaction à ce problème, l’UNFPA fournit un soutien aux refuges pour survivantes.
Cette semaine, l’UNFPA et le Programme de développement des Nations Unies, après coordination avec d’autres agences de l’ONU et la Meridian Corporation, ont livré 8 500 produits alimentaires dans des refuges de tout le Kosovo.
La contribution de l’UNFPA a été financée par ce que l’on appelle les ressources de base, c’est-à-dire des fonds non réservés qui peuvent être déployés de façon flexible en cas de crise.
Les systèmes de protection ont également été réactifs, rapporte M. Sherifi : « La police du Kosovo a pu intervenir dans la plupart des cas et porter assistance aux victimes ».
L’UNFPA travaille aussi avec des organisations confessionnelles et des chefs religieux pour sensibiliser le public aux risques accrus de violence basée sur le genre au cours de la pandémie. Des messages promouvant les droits des femmes, l’élimination des violences et le soutien aux survivantes sont également diffusés sur les réseaux sociaux.
« Nous devons nous assurer que des mesures sont en place pour prévenir, protéger, puis atténuer les conséquences de toutes les formes de violence, de stigmatisation et de discrimination, particulièrement celles dont souffrent les femmes et les filles durant les processus de quarantaine et d’auto-isolement », explique le Dr Visare Mujko-Nimani, responsable du bureau de l’UNFPA au Kosovo.
Mme Valbona Bogujevci, représentante résidente assistante du PNUD au Kosovo, ajoute : « Nous devons nous rendre compte que la crise du COVID-19 dépasse le simple cadre de la santé. Les conséquences économiques ont affecté les moyens de subsistance, surtout pour ceux et celles qui étaient déjà pauvres et pénalisé·e·s, qui sont les personnes qui en souffrent le plus ».
L’UNFPA distribue également des fournitures en Macédoine du Nord, qui est frontalière du Kosovo.
La semaine dernière, l’UNFPA a fourni 2 800 produits d’hygiène à des établissements publics de santé de Skopje, la capitale du pays.
Ces trousses sont destinées aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux personnes vulnérables qui peuvent difficilement se procurer des produits d’hygiène. Elles contiennent du savon liquide, du shampooing, du gel douche, du désinfectant pour les mains, des lingettes antibactériennes, des serviettes hygiéniques, des couches pour adulte ainsi que du papier toilette.
Cette livraison était la première d’une longue série.
« Aujourd’hui, nous avons livré d’autres dons pour les personnes atteintes du COVID-19 dans les municipalités de Debar et de Centar Zhupa », raconte Afrodita Shalja, responsable bureau de l’UNFPA en Macédoine du Nord.
L’UNFPA travaille également en étroite collaboration avec le gouvernement de Macédoine du Nord pour assurer l’accès aux soins et services de santé sexuelle et procréative des survivantes de violences basées sur le genre.
*Les références au Kosovo doivent être comprises ici dans le cadre de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU (1999).