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« Nos histoires recèlent un pouvoir » : en Namibie, les survivantes de violence bénéficient du dépistage du VIH avec le soutien de l’UNFPA

La Journée mondiale de lutte contre le sida a lieu le 1er décembre. © UNFPA Namibie
  • 04 Décembre 2023

ZAMBEZI, Namibie – Haillie Lushetile, une étudiante de 20 ans, n’a pas eu une enfance facile.

À l’âge de 5 ans, elle survit à un viol perpétré par un membre de sa famille. Elle refoule cette expérience traumatisante, jusqu’au jour où son beau-père tente de l’agresser alors qu’elle a 16 ans.

« Celui qui était censé me protéger a voulu me faire du mal », témoigne-t-elle auprès de l’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive.

En 2013, 7 % des femmes namibiennes âgées de 15 à 49 ans ont signalé être victimes de violences sexuelles depuis leurs 15 ans. Ces viols peuvent avoir des conséquences dramatiques : les survivantes sont susceptibles de souffrir tant sur le plan physique que mental, notamment en raison de l’exposition aux infections sexuellement transmissibles telles que le VIH.

Favorisées par les structures de pouvoir patriarcales en place à l’échelle mondiale, les violations des droits, s’exprimant notamment par la violence basée sur le genre, contribuent en retour à la transmission du VIH. En effet, dans les pays sujets à une prévalence élevée du VIH, les violences exercées par un partenaire intime augmentent jusqu’à 50 % le risque de contamination par le virus chez les femmes.

Violence et risque de transmission du VIH

En Namibie, dont le taux de prévalence du VIH est le cinquième plus élevé au monde, la violence basée sur le genre est omniprésente. En 2021, une étude a révélé que près de six Nambien·ne·s sur dix considéraient que la violence à l’encontre des femmes était un phénomène relativement courant ou très courant dans la société, tandis que quatre personnes sur dix estimaient qu’il était parfois au moins justifiable pour un mari d’agresser physiquement son épouse.

L’UNFPA soutient les services de dépistage, de traitement et de prévention du VIH dédiés aux communautés à travers la Namibie. Entre janvier et septembre 2023, l’agence et son partenaire, l’organisation Society for Family Health, ont sensibilisé près de 24 000 personnes grâce à la diffusion d’informations et à la prestation de soins en matière de santé sexuelle et reproductive.

Pour Mme Lushetile, bénéficier du dépistage du VIH était essentiel pour comprendre de quelle façon son passé allait affecter son présent. Elle craignait en effet que son agression sexuelle l’ait rendue vulnérable au virus.

« Il fallait que je me fasse dépister », déclare-t-elle. « Si j’avais le VIH, je ne voulais pas contaminer d’autres personnes. »
 

Savoir, c’est pouvoir

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Mme Lushetile lors de son dépistage du VIH dans une clinique mobile soutenue par l’UNFPA. © SFH Namibia / Simon Kambwa

Le dépistage de Mme Lushetile s’est révélé négatif ce jour-là, de même qu’en novembre 2023, comme l’a confirmé une clinique de santé mobile soutenue par l’UNFPA.

Le programme de dépistage a permis à des milliers de personnes en Namibie de se faire tester. 

« Le dépistage offre une tranquillité d’esprit et permet non seulement de se protéger, mais aussi de protéger les autres », explique Mme Lushetile. « Connaître son statut, c’est se donner les moyens de prendre les meilleures décisions pour sa santé. »

Bien que beaucoup aient conscience des mesures concrètes à prendre pour réduire le risque d’infection au VIH, telles que l’utilisation de préservatifs, éliminer les inégalités de genre est cependant une tout autre histoire.

« Le monde a fait des progrès remarquables pour freiner la pandémie du sida. Mais nous n’avons pas encore franchi la ligne d’arrivée », estime la directrice exécutive de l’UNFPA, la Dr Natalia Kanem, lors de sa déclaration à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. « Pour éliminer la menace de santé publique que représente le sida d’ici 2030, il est nécessaire de mettre un terme aux épidémies qui contribuent à sa transmission, notamment les inégalités de genre et la violence basée sur le genre. »

Désormais inscrite à l’Université des sciences et technologies de Namibie où elle étudie l’approvisionnement, Mme Lushetile aspire à devenir une conférencière et une écrivaine engagée une fois diplômée.

« Je pense que mon histoire pourra un jour permettre de sauver quelqu’un », conclut-elle. « Nos histoires recèlent un pouvoir. ».”

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