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Au Soudan, « Les filles qui codent » se construisent un avenir meilleur
- 09 Février 2022
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EL FASHER, DARFOUR DU NORD, Soudan – Au centre ShareZone, rempli d’ordinateurs portables et doté de trois formateur·ice·s techniques, les aspirantes codeuses Hajet, 18 ans, et Eman, 25 ans, voient le résultat de leur travail : les mots « Hello, world ! » se déplacent sur leurs écrans.
En juin dernier, l’UNFPA a lancé Girls Who Code (« Les filles qui codent »), le premier programme de formation dédié aux jeunes femmes et filles dans l’État du Darfour du Nord. Il sert d’incubateur de technologies, où des participantes âgées de 15 à 25 ans acquièrent, développent et renforcent des compétences en informatique et en technologies de communication. Depuis le lancement de l’initiative, deux groupes de 50 femmes et filles ont terminé leur formation de trois mois, après admission au sein de ce programme très populaire par un comité de sélection.
« Cette formation m’a aidée à mieux comprendre les programmes informatiques, m’a permis de développer des compétences en résolution de problèmes et d’avoir une réflexion plus analytique », explique Hajer. Sa camarade Siham, 22 ans, est d’accord avec elle : « Aujourd’hui, je suis capable de trouver facilement des alternatives pour résoudre des problèmes dans la vraie vie comme dans le monde du code », souligne-t-elle. « Cela m’a appris la patience, a renforcé ma confiance en moi et la passion que j’ai pour mon travail. »
Le Darfour du Nord, situé dans l’ouest du Soudan, a connu ces vingt dernières années des conflits armés récurrents, des violences intercommunautaires et des déplacements de population – on comptait ainsi récemment 666 217 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et 322 710 rapatrié·e·s. Plus d’un million de personnes y subissent des violences basées sur le genre, ce qui représente le plus fort taux enregistré au Soudan, et le nombre de cas est en constante augmentation.
Girls Who Code donne aux femmes et aux filles des compétences techniques qui leur permettent d’améliorer leurs perspectives d’emploi, mais aussi de développer des applications (actuellement au stade préliminaire d’élaboration) pour aider les survivantes de violence basée sur le genre et renforcer les droits et la santé sexuelle et reproductive.
Grâce à ses programmes de formation, l’UNFPA souhaite combler les lacunes technologiques existantes au Soudan, réduire les inégalités de genre dans les milieux informatiques nationaux et internationaux, et atteindre l’objectif de développement durable en matière d’égalité des genres, qui vise à ne laisser aucune fille de côté.
« Nous sommes ravi·e·s de ce projet, car il donne aux filles du Soudan de nouveaux outils pour trouver des solutions innovantes aux problèmes qu’elles rencontrent au quotidien », déclare Mohamed Lemine, délégué de l’UNFPA au Soudan. « Nous ne perdrons aucune occasion de soutenir les filles et l’innovation. »
En élargissant ces opportunités à d’autres communautés soudanaises, notamment d’autres zones de la région du Darfour et l’État de Khartoum, l’UNFPA souligne les capacités et le potentiel illimité des jeunes femmes et filles, pas seulement à l’occasion de cette Journée internationale des femmes et filles de science (ce 11 février), mais aussi tous les jours de l’année.