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Comment être un homme : en Bolivie, les hommes et les garçons œuvrent pour éliminer la violence sexiste
- 22 Décembre 2014
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LA PAZ, Bolivie – « En nous efforçant d’être des hommes meilleurs, nous pouvons éradiquer la violence », déclare Marco Antonio Barrero, maire de Camargo, petite ville des Andes boliviennes. La violence à l’égard des femmes, qui est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde, est un problème particulièrement grave en Bolivie. Un programme mené par l’UNFPA, les autorités locales, des activistes et des jeunes contribue néanmoins à faire évoluer les mentalités concernant la valeur des femmes et la représentation de la masculinité.
Selon une étude de 2013 de l’Organisation panaméricaine de la Santé et de l’Organisation mondiale de la Santé, la Bolivie affiche l’un des taux de violence à l’encontre des femmes les plus élevés en Amérique du Sud. Selon des estimations de 2010 du Vice-Ministère de l’égalité des chances, huit Boliviennes sur dix auraient déjà subi des violences sous une forme ou une autre.
La violence sexiste est souvent considérée comme un problème de femmes, alors même que certains stéréotypes sur la masculinité jouent un rôle majeur. Les faits montrent que les femmes sont davantage exposées à la violence lorsque les normes sociales cautionnent chez les hommes la dureté, ainsi que la domination et le contrôle exercés sur les femmes.
C’est pourquoi l’UNFPA travaille non seulement avec les femmes, mais également avec les hommes et les garçons, pour lutter contre les normes qui contribuent à perpétuer la violence sexiste.
Repenser la masculinité
En 2013, l’UNFPA a commencé à travailler avec 150 jeunes dirigeants, dont certains issus de communautés autochtones et marginalisées, pour qu’ils mènent des actions de sensibilisation sur ces questions. Ces jeunes dirigeants organisent des ateliers, parfois dans les écoles, au cours desquels les adolescents et les jeunes hommes parlent de leur vie et de leur conception de la masculinité.
Les participants évoquent les attentes en matière de domination et de contrôle qui pèsent sur les hommes ainsi que leurs effets négatifs, aussi bien sur les femmes et que sur les hommes eux-mêmes.
Ces ateliers incitent de nombreux adolescents à s’impliquer davantage dans les actions visant à éliminer la violence sexiste au sein de leurs communautés.
« Nous apprenons à être des hommes meilleurs ainsi que de meilleurs parents », explique un garçon de 18 ans qui a participé à l’une de ces sessions. « Je n’aurais jamais imaginé qu’être un homme signifiait autant de choses... que cela voulait dire penser vraiment à ce qu’on fait, à la façon dont on respecte les femmes et les autres hommes ».
Les autorités locales agissent
Le programme est également mené en étroite collaboration avec les autorités locales. « Nous investirons dans les actions de sensibilisation visant les parents, les enseignants et les policiers afin qu’ils comprennent l’importance de cette question, mais aussi dans l’amélioration des services destinés aux femmes victimes de violences », a déclaré Marco Antonio Barrero à l’UNFPA.
Ainsi, dans la municipalité de Viacha, l’UNFPA a travaillé en 2015 avec les autorités locales afin de construire un abri pour les victimes de la violence sexiste. L’UNFPA a également aidé la ville à développer ses services juridiques municipaux de manière à proposer aux victimes un éventail complet de services d’assistance, notamment des conseils juridiques.
L’UNFPA apporte en outre un soutien au développement des services d’aide psychologique destinés aux victimes de violences dans les municipalités de Punata, Coroico, Camargo et Viacha.
Des efforts de prévention sont également mis en œuvre. La ville de Tupiza accueille depuis peu une école pour les parents. À partir de 2015, on leur y enseignera à ne pas encourager la violence et à s’abstenir de comportements violents.
L’UNPFA soutient également la formation des journalistes en vue de les aider à mieux comprendre et mieux couvrir les questions relatives à l’égalité entre les sexes et aux droits de l’homme.
« Investir pour prévenir : voilà le modèle que nous voulons encourager dans notre ville », explique M. Barrero.