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COP28 : l’UNFPA exhorte les leaders à lutter contre les impacts du changement climatique contribuant à la discrimination basée sur le genre
- 29 Novembre 2023
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PORT D’ESPAGNE, Trinité-et-Tobago – L’effet domino est évident : le changement climatique entraîne une sécheresse extrême à Trinité-et-Tobago, qui oblige en retour les femmes à consacrer plus de temps et d’énergie à la collecte d’eau, une tâche physique pénible.
Pour les femmes enceintes, cela signifie un risque accru de complications lors de l’accouchement et d’interruptions spontanées de grossesse. « Lorsque l’approvisionnement en eau est compromis, la santé reproductive l’est également », estimait la consultante environnementale Akilah Jaramogi à l’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive, en 2022.
Il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres illustrant le lien entre changement climatique et santé sexuelle et reproductive : à travers le globe, la crise climatique rend le monde que les femmes et les filles connaissent plus hostile, alors que la hausse des températures met la santé maternelle en danger, que les inondations compromettent l’accès aux services et que les catastrophes augmentent le risque de violence basée sur le genre.
Les initiatives à mettre en œuvre pour faire face à ces difficultés et les atténuer seront à l’ordre du jour de la 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.
« La crise climatique est lourde de conséquences pour les femmes et les filles du monde entier. Les catastrophes liées au climat les forcent à quitter leur foyer, entravant ainsi leur accès aux cliniques de planification familiale, aux soins de santé maternelle et aux espaces sûrs », déclare la directrice exécutive de l’UNFPA, la Dr Natalia Kanem. « Si des mesures ne sont pas prises d’urgence, le changement climatique va d’autant plus enrayer la réalisation de l’égalité des genres. »
Des injustices intersectionnelles
Ce n’est un secret pour personne, le changement climatique fissure davantage la société, affectant de façon disproportionnée celles et ceux qui vivent à sa marge.
Ainsi, dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, la crise climatique a des répercussions particulièrement graves sur les personnes d’ascendance africaine, surtout les femmes et les filles.
Au sein de la population totale de la région, environ une personne sur quatre s’identifie comme afrodescendante. Pourtant, des études révèlent que les membres de cette communauté sont affecté·e·s de façon disproportionnée par la pauvreté chronique et les problèmes de santé, notamment de santé maternelle. Pour les spécialistes, ces inégalités sont favorisées par l’héritage de l’esclavage et du colonialisme.
À Trinité-et-Tobago, le changement climatique menace d’aggraver la situation. « L’impact est tel que les personnes les plus vulnérables sur le plan économique seront les plus durement touchées par les effets climatiques », explique Mme Jaramogi, à la tête de l’organisation Fondes Amandes Community Reforestation Project, à Trinité-et-Tobago.
« Les précipitations irrégulières, les vents plus forts et les températures plus élevées nous exposent davantage aux feux de brousse et de forêt pendant la saison sèche, et nous constatons une augmentation des problèmes respiratoires chez les jeunes enfants, due à la fumée provenant des incendies et à la poussière du Sahara.
Le problème dans les communautés comme la nôtre est que si les enfants sont souvent contraints de rester chez eux, leurs mères doivent faire de même, ce qui les prive de revenus et d’opportunités professionnelles. »
Mais l’enjeu est parfois bien plus important que l’argent lorsque les femmes se retrouvent obligées de lutter elles-mêmes contre le feu. « La fréquence et l’intensité accrues des feux contraignent un plus grand nombre de femmes à intervenir en première ligne », explique Mme Jaramogi.
Aller de l’avant
La COP28 est l’occasion pour spécialistes et activistes de se rassembler afin d’explorer les liens entre catastrophes climatiques et santé sexuelle et reproductive, qui ont été clairement mis en évidence par une nouvelle étude de l’UNFPA.
L’analyse de l’agence de santé reproductive et sexuelle suggère que les pays affectés par la crise les plus vulnérables aux changements climatiques comptent aussi parmi les régions du monde dans lesquelles être une femme ou une fille est le plus dangereux, des zones présentant des taux alarmants de mortalité maternelle, de mariages d’enfants et de violence conjugale.
Tous ces éléments appellent les leaders du monde entier à combattre les facteurs sous-jacents de l’inégalité, notamment les conflits, la discrimination fondée sur le genre et le racisme, qui exacerbent les effets du changement climatique.
« Le moment est venu de placer les femmes et les filles au cœur de l’action climatique », conclut la directrice exécutive de l’UNFPA, la Dr Kanem.