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Donner aux femmes autochtones vénézuéliennes les moyens de choisir quand devenir mères

Une femme parle à une infirmière.
Omaira Opikuko s’entretient avec une infirmière avant de se voir délivrer un dispositif intra-utérin. © UNFPA Venezuela
  • 08 Août 2024

ZULIA, République bolivarienne du Venezuela – « La dernière fois que j’ai accouché, j’étais à deux doigts de mourir », déclare Omaira Opikuko, membre de la communauté autochtone Yukpa en République bolivarienne du Venezuela.

Mme Opikuko vit à Misión Los Ángeles del Tukuko, une communauté autochtone basée à Zulia, dans le nord-ouest du pays. Mère de six enfants, les douleurs liées à l’accouchement lui étaient plus que familières, mais celles-ci étaient différentes.

« Le docteur m’a dit que je souffrais d’un prolapsus utérin et d’une hémorragie », déclarait-elle en 2021 à l’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive. « J’ai pensé à mes filles et à mes fils et je me suis mise à pleurer. »

Au Venezuela, les difficultés politiques et économiques ont aggravé les risques de violence basée sur le genre et compliqué l’accès à des services de santé maternelle de qualité, accroissant ainsi la vulnérabilité des femmes à la mortalité maternelle.

Pour les femmes et les filles autochtones, ces dangers peuvent être exacerbés par la pauvreté et l’isolement géographique. Fort heureusement, Mme Opikuko et son sixième enfant ont survécu aux complications de son accouchement, mais son expérience l’a poussée à prendre une décision : elle n’aurait plus d’autre enfant. « Je ne veux plus avoir peur », affirme-t-elle.

Le droit de disposer de son corps

Au Venezuela, l’instabilité économique, les troubles politiques et les épisodes de violence ont affecté les femmes et les filles de manière disproportionnée. Les contraceptifs se font rare et leurs prix sont devenus prohibitifs, tandis qu’une enquête réalisée à petite échelle en 2023 a révélé que les deux tiers des grossesses des personnes interrogées n’étaient pas prévues.

À Zulia, Mme Opikuko est rapidement arrivée à la conclusion qu’elle ne souhaitait plus tomber enceinte par hasard. Lorsque l’UNFPA s’est rendue dans sa communauté en 2021 pour partager des informations relatives aux contraceptifs et à la planification familiale, elle a sauté sur l’occasion pour prendre le contrôle de sa fertilité. « Ce jour-là, j’ai dit à mon mari que c’était terminé, et que je voulais un dispositif intra-utérin », déclare-t-elle.

En 2023, l’UNFPA a délivré un moyen de contraception à plus de 34 000 femmes vénézuéliennes et partagé des informations relatives à la santé et aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive à plus de 120 000 personnes.

Ces discussions et services peuvent aider les femmes et en particulier les filles à poursuivre leurs rêves et à réaliser leur potentiel. L’une des bénéficiaires indique à l’UNFPA : « J’ai décidé d’utiliser un moyen de contraception, car je ne veux pas encore avoir d’enfants. Je vis avec mon petit copain et nous construisons une maison. Ensuite, nous pourrons avoir une famille. »

Envisager l’avenir

Des complications ayant malheureusement conduit à l’expulsion du dispositif intra-utérin de Mme Opikuko, elle est de nouveau tombée enceinte. Après avoir accouché de son septième enfant dans de bonnes conditions, elle a opté pour un implant sous-cutané.

Le parcours de Mme Opikuko pour satisfaire son souhait en matière de fertilité a été long. Elle se réjouit à présent de voir sa famille s’épanouir de génération en génération.

« Je prends soin de ma santé », précise-t-elle. « Je veux voir mes petits-fils et petites-filles, je vais voir l’avenir de mes enfants. »

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