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Les droits de l’homme et la dignité doivent être les piliers du développement durable de demain

Une femme enceinte se repose à l’extérieur de la maternité du centre de santé IV de Kanungu, en Ouganda. Crédits photo : Tadej Znidarcic
  • 22 Septembre 2014

NATIONS UNIES, New York – “ Nous ne pouvons pas parler de développement durable sans encourager l’autonomisation des femmes et sans lutter contre l’inégalité entre les sexes, les discriminations et la violence “, a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA. “ Nous ne pouvons pas parler de développement durable sans garantir la bonne santé et le respect des droits de tous en matière de sexualité et de reproduction. ”

Ces remarques ont donné le ton de la séance spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), qui se tient aujourd’hui au siège des Nations Unies à New York.

Cette séance marque le 20e anniversaire de la CIPD, la conférence organisée au Caire en 1994qui a marqué un tournant en reconnaissant que la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction, l’égalité entre les sexes et l’égalité des chances dans le domaine de l’éducation étaient nécessaires au développement durable.

La séance spéciale d’aujourd’hui rassemble des chefs d’État et d’autres dirigeants mondiaux afin d’évaluer la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD et de renouveler leur engagement à atteindre ses objectifs. Après le discours du Dr Osotimehin, 120 présidents, chefs de gouvernement, ministres et autres dignitaires du monde entier ont affirmé leur soutien indéfectible en faveur du programme de la CIPD.

Des progrès insuffisants

Des progrès remarquables ont été enregistrés depuis la CIPD, qui a opéré un changement de paradigme. Comme le note le Dr Osotimehin, “ nous ne parlons plus des êtres humains en terme de chiffres, mais en termes de vies, de bien-être et de droits ”.

Le Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA, s’adresse aux chefs d’État et aux dignitaires lors de la séance spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la Conférence internationale sur la population et le développement. Crédits photo : UN Photo/Kim Haughto

Ces vingt dernières années, le taux de mortalité maternelle a chuté de près de moitié. Des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté et les filles n’ont jamais eu autant accès à l’école primaire qu’aujourd’hui.

Davantage de femmes ont acquis suffisamment d’autonomie pour entrer sur le marché du travail, et jouissent désormais d’une certaine indépendance économique et d’un meilleur statut au sein de leurs communautés.

 “ Ces avancées montrent ce que peut être la puissance d’un développement fondé sur la dignité et les droits de l’homme “, a souligné le Dr Osotimehin.

Malgré ces progrès, des menaces continuent de peser sur les droits et le bien-être des populations vulnérables dans le monde, notamment des femmes et des filles, des peuples autochtones et des personnes vivant dans l’extrême pauvreté.

“ Des millions de personnes souffrent encore de la faim et de la pauvreté et meurent de causes évitables “, a lancé le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon aux chefs d’État présents. “ Elles ne parviennent ni à subvenir à leurs besoins élémentaires, ni à trouver un travail intéressant, ni à accéder aux services de santé et d’éducation. Des millions de personnes continuent d’être privées de leurs droits fondamentaux. ”

En outre, dans les communautés les plus pauvres, le statut inférieur des femmes et des filles, les taux élevés de mortalité maternelle et les graves violations de leurs droits comme le mariage précoce demeurent toujours la norme. “ Nous devons affronter cette réalité qu’environ 800 femmes meurent chaque jour des suites de la grossesse ou de l’accouchement “, a déploré M. Ban.

Le Dr Osotimehin a rappelé qu’ “ une femme sur trois dans le monde, dans tous les pays et quel que soit son milieu, sera victime d’un acte de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie ”.

“ Nulle part dans le monde, l’égalité entre les sexes n’est pleinement acquise, a-t-il ajouté, et dans certaines régions, les progrès accomplis risquent d’être remis en cause. ”

Agir pour des résultats plus durables

La hausse rapide des inégalités de revenu menace également la viabilité à long terme. Ces vingt dernières années, 53 % de l’augmentation de la richesse dans le monde a profité au cinq pour cent les plus riches de la population, tandis que le revenu des dix pour cent les plus pauvres est resté inchangé.

Les inégalités croissantes font qu’il est de plus en plus difficile de sortir de l’extrême pauvreté. Alors qu’une petite minorité riche est responsable d’une très grande partie des émissions responsables du réchauffement climatique, les effets affecteront en premier lieu les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.

“ Le rythme des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement montre que notre système, dans lequel les plus aisés continuent à prélever une part toujours plus importante des ressources limitées de la planète, n’est pas viable “, a déclaré le Dr Osotimehin. “ Tant que nous ne serons pas capables de garantir l’équité pour l’ensemble de l’humanité et de donner les moyens à chacun de réaliser son potentiel, nous ne pourrons parvenir à un développement durable. ”

Les dirigeants ont plaidé pour que les droits de l’homme et la dignité continuent d’être au cœur des futurs programmes de développement, notamment celui pour l’après-2015, pour lequel les décideurs doivent garder à l’esprit combien les investissements dans la santé, l’éducation et les droits des communautés vulnérables sont importants.

Ces investissements améliorent non seulement les perspectives économiques des individus, mais aussi leur résilience face aux conséquences des changements climatiques et leur capacité à devenir des acteurs efficaces du développement.

“ Ces questions doivent être au cœur du programme de développement pour l’après-2015, afin que les générations actuelles et futures soient résilientes, capables de s’adapter, innovantes et créatives, et qu’elles construisent à leur tour des sociétés résilientes “, a déclaré le Dr Osotimehin. “ Si nous y parvenons, nous serons en mesure de résoudre tous les problèmes auxquels notre monde est confronté aujourd’hui, mais aussi ceux de demain. ”

 

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