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Malgré la pandémie, gouvernements et militant·e·s font bloc pour défendre les droits et la santé sexuelle et reproductive
- 12 Novembre 2020
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NATIONS UNIES, New York – Alors que la pandémie de COVID-19 perturbe les économies et met une pression terrible sur les services sociaux et de santé, gouvernements et partenaires réaffirment avec force leur engagement en faveur de la santé et des droits des femmes et des filles.
Il y a un an, lors du sommet historique de Nairobi sur la CIPD25, plus de 8 000 représentant·e·s de 170 pays – gouvernements, milieu universitaire, société civile, entreprises et bien d’autres – se sont engagé·e·s sur 1 250 objectifs pour soutenir les droits et la santé sexuelle et procréative.
Les engagements avaient tous pour but de financer ou de mettre en œuvre des programmes visant à atteindre zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale et zéro violence basée sur le genre ou pratique néfaste (comme le mariage d’enfants ou les mutilations génitales féminines).
« Les engagements pris à Nairobi sont plus cruciaux que jamais », déclare la directrice de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem. « Loin d’avoir freiné nos ambitions, la COVID-19 a renforcé au contraire notre concentration et notre détermination ».
En 1994, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, les dirigeant·e·s du monde entier sont tombés d’accord sur la nécessité pour les femmes et les filles d’exercer pleinement leurs droits et leur santé sexuelle et procréative pour réaliser tout leur potentiel. Cela comprend leur droit à choisir quand, comment et avec qui avoir des enfants ou non, leur droit à vivre libérées de toute violence, et leur droit à la meilleure santé procréative possible.
Pourtant, plus d’un quart de siècle plus tard, les progrès vers cet objectif sont encore bien trop lents.
Avant la pandémie déjà, on estimait que près de 808 femmes mouraient de causes évitables chaque jour, en lien avec leur grossesse ou leur accouchement. En 2019, près de 217 millions de femmes dans les régions en développement souhaitaient éviter une grossesse mais n’utilisaient pas de méthode fiable et sûre de planification familiale. Le manque d’éducation sexuelle complète empêchait encore des millions de jeunes de prendre correctement des décisions pourtant lourdes de conséquences sur leur vie.
Toutes ces inquiétudes se sont accentuées ces derniers mois, alors que la pandémie fait des ravages dans les systèmes de santé et les services sociaux du monde entier.
La planification familiale et la contraception font par exemple partie des services de santé les plus fréquemment perturbés selon l’Organisation mondiale de la santé. Près de 7 pays sur 10 connaissent de telles perturbations. Les signalements par des femmes de violence basée sur le genre augmentent également beaucoup depuis le début des confinements.
Malgré ces difficultés, les gouvernements des pays donateurs honorent très bien les engagements pris, notamment des promesses de dons à hauteur de 8 millions de dollars. Certains participants au Sommet surpassent même ces promesses faites l’an dernier.
Le gouvernement du Congo s’était ainsi engagé à améliorer la qualité des soins obstétriques, notamment les soins d’urgence. « Nous avons pu lancer la première phase du projet en août dernier », explique Jan Willem Scheijgrong de l’entreprise Philips, qui collabore avec le gouvernement sur ce projet.
« Nous espérons d’ici 12 mois avoir les premiers résultats et mettre en œuvre le programme à l’échelle nationale », ajoute-t-il.
Le Dr Maria Flachsbarth, secrétaire d’État parlementaire en Allemagne, déclare que la pandémie n’a fait que souligner l’importance de soutenir les services de santé.
« Des systèmes de santé solides seront essentiels pendant et après cette pandémie », dit-elle. « Notre objectif est d’assurer la continuité des services de santé sexuelle et procréative. Dans le cadre de notre plan de réponse à la COVID-19, mon ministère a débloqué 200 millions d’euros pour un financement direct du secteur de la santé ».
Ce financement comprend un budget augmenté pour les organisations qui soutiennent la planification familiale et la santé procréative, précise-t-elle.
« Bien que la COVID-19 ait mis des obstacles sur notre chemin, nous continuons d’aller de l’avant », a quant à elle déclaré le Dr Kanem.
« Il est certain que nous réussirons si nous respectons fermement les engagements pris à Nairobi. Nos ambitions sont grandes, et notre volonté commune l’est encore plus. »