Actualités

Quatre manières de construire des relations positives et d’avoir une bonne santé sexuelle

 Un homme tient sa femme par les épaules.
Jahangir et Shirin, un couple marié, expliquent que depuis l’atelier « Réunions de couple » soutenu par l’UNFPA, leur relation ne s’est jamais aussi bien portée. © UNFPA Bangladesh
  • 04 Septembre 2024

NATIONS UNIES, New York – Chacun·e a le droit de profiter d’une bonne santé sexuelle, et d’avoir des relations saines, satisfaisantes et épanouissantes qui garantissent son autonomie corporelle ainsi que l’égalité des genres. Cependant, savoir comment construire des relations positives n’est pas inné : cela prend du temps, demande éducation et autonomie, afin que les individus puissent devenir des partenaires positifs et positives.

Dans le monde entier, l’UNFPA, l’agence des Nations Unies en charge de la santé sexuelle et reproductive, fournit aux gens l’information et les services nécessaires pour développer des relations positives et rejeter celles qui sont marquées par la violence et les violations de droits. Nous vous présentons ci-dessous quatre manières dont couples et individus ont appris à renforcer leurs compétences de communication, défendre leurs droits reproductifs et avoir une bonne santé sexuelle.

1. Des « réunions de couple » au Bangladesh

 Un groupe d’hommes et de femmes est assis sur une bâche, entouré d’arbres.
Jahangir et Shirin assistent à une « réunion de couples » à Cox’s Bazar. © UNFPA Bangladesh

Tous les couples ont leurs désaccords, et Jahangir et Shirin, qui vivent à Ramu (Cox’s Bazar) avec leurs deux enfants, ne faisaient pas exception. « Nous nous disputions beaucoup trop, au sujet du magasin, des tâches ménagères, de nos rôles de parents, etc. », raconte ce couple à l’UNFPA. « Aucun·e de nous n’avait les compétences pour résoudre nos conflits. »

Les choses ont changé depuis que mari et femme ont commencé à se rendre aux « réunions de couple » il y a un an. Ces discussions, qui visent à promouvoir des relations saines basées sur l’égalité des genres, ont permis à Jahangir et Shirin de parler de leurs désaccords et de leurs insécurités avec honnêteté, empathie et conscience de soi.

« Trouver un terrain d’entente, en tant qu’équipe, nous a permis d’arrêter de chercher la petite bête », raconte Jahangir. « Pourquoi aurais-je besoin de critiquer ma femme ? Nous sommes du même côté. »

Auparavant, ce duo avait du mal à équilibrer plusieurs priorités : Jahangir gérait le magasin familial tandis que Shirin s’occupait de leur terrain et de la maison. Comme elle se sentait sous pression, Shirin a voulu engager quelqu’un pour l’aider, tandis que Jahangir estimait que le couple n’en avait pas les moyens.

« Ces réunions m’ont fait réaliser qu’il y avait une solution simple à notre situation, une solution évidente que je n’avais jamais envisagée, ou bien que je ne voulais pas envisager », précise Jahangir. « C’était de partager les tâches ménagères avec Shirin et de jouer moi aussi mon rôle de parent. Désormais, moi aussi je cuisine, je fais le ménage et j’emmène les enfants à l’école. »

Depuis 2021, 17 000 couples de Cox’s Bazar ont assisté à ces sessions. De leur côté, Jahangir et Shirin défendent ardemment ce programme. « Notre mariage ne s’est jamais aussi bien porté », déclare Shirin.

2. Des écoles de maris sont ouvertes en République du Congo

Un groupe d’hommes se tient dans une pièce, vêtus de casquettes et de polos blancs
Des hommes de la région de Pool, à Kinkala, sont réunis pour une session de formation sur la masculinité positive. © UNFPA République du Congo

« Je pensais que le rôle d’un homme se limitait à subvenir aux besoins de la famille », explique à l’UNFPA Jean-Pierre, un participant à l’école des maris. « Grâce à cette formation, je me suis rendu compte que nous avons aussi une responsabilité dans la santé et le bien-être de nos partenaires et de nos enfants, et dans la lutte contre les stéréotypes auxquels nous ne faisons pas forcément attention, mais qui encouragent malheureusement la violence. »

En mars 2024, le gouvernement de la République du Congo, en collaboration avec l’UNFPA, a mis en place 12 programmes d’écoles des maris dans cinq régions du pays pour proposer aux hommes un espace où partager leurs expériences et apprendre ce qu’est la masculinité positive. Dans ces « écoles de maris », les hommes se rassemblent pour discuter de l’importance de soutenir les femmes au cours de leur accouchement, dans leur accès aux soins de santé sexuelle et reproductive, et dans la prévention de la violence basée sur le genre.

Jusqu’à présent, près de 900 hommes ont déjà participé ; cela montre que les choses changent, ce qui se vérifie également au niveau national. En 2022, la République du Congo a adopté une législation visant à éliminer la violence domestique et à protéger les femmes et les filles de ce fléau.

3. Éducation complète à la sexualité en Chine

Un homme portant une blouse de médecin tient un téléphone portable.
He Yiqi était chirurgien thoracique à l’hôpital de Zhejiang Xiaoshan. ©UNFPA Chine/Liang Si

Quand He Yiqi, chirurgien thoracique, était au collège, la puberté et l’hygiène n’ont été abordées que dans deux cours, dont l’un a été interrompu par une autre élève.

« Une fille s’est exclamée “c’est dégoûtant !” », se souvient-il. Sa toute première leçon d’éducation complète à la sexualité a donc brutalement pris fin.

Dans de nombreux pays et de nombreuses cultures, la sexualité est un sujet tabou. Cependant, l’éducation complète à la sexualité est essentielle pour protéger les droits et les choix des jeunes et créer des relations positives ; une étude montre que cela mène à des relations sexuelles moins risquées et à une réduction de la violence basée sur le genre.

En 2012, He Yiqi a participé à un programme de formation pour la santé des jeunes, où il a entendu pour la première fois parler de sexualités ouvertement. « J’ai compris que le “sexe” recouvrait aussi des dimensions psychologiques, physiologiques et même sociétales », déclare-t-il à l’UNFPA.

Une fois le programme terminé, He Yiqi a repris le flambeau de l’éducation complète à la sexualité en espérant ouvrir la voie pour un plus grand nombre de jeunes. Il a aidé l’association de planning familial de Hangzhou à mettre en place un réseau de jeunes, qui en 2022 avait déjà organisé près de 1 300 sessions de formation dans 42 universités.

« Chaque fois qu’on me demande ce qui me motive, plusieurs [souvenirs me reviennent] : la fille qui a eu ses premières règles et pensait qu’elle allait mourir ; une étudiante de l’université qui était tombée enceinte sans l’avoir voulu et avait reçu de mauvais conseils médicaux, ce qui avait mis en péril sa santé reproductive ; une personne qui a eu les larmes aux yeux à la fin de la session de formation », raconte He Yiqi, ajoutant que lui aussi avait retiré quelque chose de ces ateliers.

« Je comprends l’importance du respect dans une relation intime et dans la recherche d’un·e partenaire », dit-il à l’UNFPA.

4. Prévenir le cancer du col de l’utérus dans l’ouest des Balkans

Une femme tient une rose jaune.
Arbnesha Kelmendi Draga, survivante d’un cancer du col de l’utérus, raconte son histoire. © UNFPA Kosovo / Arben Llapashtica

Le cancer du col de l’utérus provoque 16 000 décès par an en Europe de l’Ouest et Asie centrale, ce qui en fait le deuxième cancer le plus mortel chez les femmes en âge de procréer dans cette région.

L’immense majorité de ces décès est évitable : dépister les papillomavirus humains (HPV) et vacciner contre eux permettrait d’éviter 90 % des cas. Un manque d’accès à des examens gynécologiques réguliers et au vaccin contre les HPV menace pourtant des milliers de vies.

En février 2022, Arbnesha Kelemendi Draga s’est rendue à sa clinique de santé publique locale à Karagaq, au Kosovo* – un moment qui s’est avéré effrayant lorsqu’un frottis a mené à un diagnostic de cancer du col de l’utérus. « Je n’avais aucun symptôme qui m’aurait poussée à me tourner vers un·e gynécologue », explique Mme Draga à l’UNFPA. « Le·a médecin m’a dit “vous êtes très malade, mais nous avons détecté cela à temps. Nous pouvons éviter le pire.” »

Cette même semaine, Mme Draga a subi une intervention chirurgicale et aujourd’hui sa rémission se passe bien. Ce frottis lui a probablement sauvé la vie, et cela pourrait être le cas pour des milliers d’autres personnes. Avec les institutions locales, l’UNFPA travaille à inclure ces tests dans le système de santé primaire du Kosovo, et ils sont désormais gratuits : depuis 2016, plus de 15 000 femmes ont pu faire un dépistage.

Alors que l’accès des femmes aux soins de santé s’est élargi dans l’ouest des Balkans, des pays comme l’Albanie s’efforcent aussi d’assurer l’inclusion des groupes marginalisés dans les progrès. En 2019, le pays a mis en place son premier programme de dépistage du cancer du col de l’utérus ; avec le soutien de l’UNFPA, des dizaines de médiateurs et médiatrices de santé ont été formé·e·s pour promouvoir et faciliter l’accès à ces services pour les communautés égyptienne et rom, qui sont marginalisées.

« Ce n’est pas facile de gagner la confiance des communautés marginalisées. Je m’efforce d’aider les personnes qui ont besoin d’aide à tous les niveaux de soins », précise à l’UNFPA Grisel Zenuni, médiateur de santé. « Nous parlons aux femmes et aux filles de l’importance de se faire dépister pour le cancer du col de l’utérus, et nous leur donnons des informations essentielles. »

Parallèlement, en Serbie, Violeta Ivković, survivante de ce cancer, souligne l’importance du vaccin contre les HPV, qui est disponible via un programme gratuit de vaccination depuis 2022. « J’ai trois enfants et cinq petits-enfants », explique Mme Ivković à l’UNFPA. « Mes enfants, du fait de ce que j’ai traversé [et de mon diagnostic] lorsqu’ils étaient encore jeunes, veulent absolument vacciner leurs enfants.

* Toutes les références au Kosovo sur le présent site sont en accord avec la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU (1999)

Nous utilisons des cookies et d'autres identifiants pour améliorer votre expérience en ligne. En utilisant notre site web vous acceptez cette pratique, consultez notre politique en matière de cookies.

X