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Un plan d'action vise à atteindre 48 millions de femmes et de filles en situation de crise humanitaire
- 06 Février 2020
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NATIONS UNIES, New York / SANA'A, Yémen - Lorsque le conflit implacable du Yémen est arrivé à Taizz City à la fin de l'année dernière, Ashwaq a vu son quartier s'effondrer. Au milieu des bombardements, sa maison a pris feu. Elle, son mari et leurs quatre enfants - dont un fils paralysé – ont dû fuir pour sauver leur vie.
À leur arrivée à Sanaa, la capitale du Yémen, Ashwaq a constaté que l’exode avait conduit à une inflation des loyers. Elle n'était pas même en mesure de s’offrir un logement des plus élémentaires.
Sa famille a trouvé un abri temporaire chez un parent. « Il n'y avait pas assez de place pour nous six », se souvient Ashwaq. « Nous partagions le même lit une place. Dans les deux semaines, nous avions repris nos recherches de logement. Nous avons eu la chance d’obtenir une chambre et une salle de bain dans une maison, dont nous devions effectuer l’entretien. Cependant, nous avons vite réalisé que nous manquions d'argent pour acheter des produits de première nécessité, et des médicaments pour notre fils paralysé. »
Malheureusement, Ashwaq n'est que l'une des 168 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire dans le monde.
« En 2020, tragiquement, le monde sera confronté à un épisode sans précédent: une personne sur quarante-cinq sera touchée par des crises humanitaires. L'enjeu de l'inaction n'a jamais été aussi grave », a déclaré la Directrice exécutive de l'UNFPA, Mme Natalia Kanem, dans l’Humanitarian Action Overview de l’organisation, publié aujourd'hui.
Aujourd'hui, des dizaines de millions de femmes et d'adolescentes vivent en situation de crise humanitaire. Pourtant, leurs besoins en matière de santé génésique - notamment les informations et les soins en matière de planification familiale, de soins de santé maternelle, d'accès aux fournitures d'hygiène menstruelle, ainsi que de protection et de traitement contre la violence sexuelle et basée sur le genre - sont souvent négligés.
Et lorsque ces besoins sont négligés, les conséquences sont tout simplement irréversibles.
Plus de la moitié des décès maternels dans le monde surviennent dans des pays affaiblis et en crise. La vulnérabilité accroit les violences basées sur le genre dans les situations de crise, avec des risques allant de la violence domestique au viol comme arme de guerre.
L'UNFPA travaille avec ses partenaires du monde entier pour répondre à ces besoins. En 2020, l'UNFPA prévoit d'atteindre environ 48 millions de femmes, de filles et de jeunes, dont 4 millions de femmes enceintes, dans 57 pays. Le coût de cette opération est estimé à 683 millions de dollars.
Le Yémen arrive en tête de liste des pays ayant les besoins financiers les plus importants en matière d'aide humanitaire, avec 100,5 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins des femmes et des filles.
La crise au Yémen ne cesse d’empirer depuis des années. 80% de sa population a des besoins d'ordre humanitaire. Pas plus tard que la semaine dernière, les hostilités se sont accrues à Marib, Sanaa et Al Jawf, entraînant plus de 9 400 nouvelles migrations. En réponse, l'UNFPA a mis en place des cliniques de santé reproductive, capables d’assurer des accouchements par voie basse et par césarienne, ainsi que par le déploiement d'équipes médicales et de fournitures de santé reproductive.
Mais au cours de ces dernières années, le sous-financement de l’action humanitaire de l'UNFPA au Yémen a mis en péril sa capacité à poursuivre son action de manière efficace.
Ashwaq et sa famille ont pu recevoir une aide d'urgence, après qu'un voisin les ait orientés vers un centre de secours local. Là-bas, des fournitures étaient distribuées par le biais du Mécanisme de Réponse Rapide, en collaboration avec l'UNICEF et le Programme alimentaire mondial, dirigé par l'UNFPA. Le Mécanisme distribue des articles de première nécessité, telles que des vivres et des articles d'hygiène, aux communautés touchées par la crise dans les 72 heures suivant leur déplacement.
Le Mécanisme de Réponse Rapide, financé par des donateurs, notamment le département de la protection civile et humanitaire de la Commission européenne et le Fonds commun humanitaire du Yémen, est présent dans 330 des 333 districts du Yémen.
« Nous sommes en mesure de subvenir à nos besoins grâce à la nourriture et aux articles de première nécessité disponibles dans ce kit de secours », a déclaré Ashwaq. « Mon seul souhait maintenant est de trouver un traitement pour mon fils. »
Mais des solutions à plus long terme sont encore nécessaires pour garantir la santé, le bien-être et la dignité des personnes réfugiées au Yémen - et dans le monde.
« Nous avons dû tout laisser derrière nous », a expliqué Zahrah Mohammed Hassan, 18 ans, à l'UNFPA. « Je souhaite rentrer chez nous, et connaitre de beaux jours à nouveau. Je souhaite vivre en paix avec mon enfant, et qu’il n’y ait plus de guerres. »