Déclaration

Déclaration du Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA Deuxième session ordinaire du Conseil d’administration du PNUD, de l’UNFPA et de l’UNOPS

26 Août 2024

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d’administration,
Chers collègues et amis,

C’est notre quête de la paix qui nous réunit ici aujourd’hui. La paix reste l’étoile qui doit nous guider.

J’ai l’honneur de me joindre à vous aujourd’hui pour cette deuxième session ordinaire du Conseil d’administration de l’année 2024. Je tiens à remercier Monsieur le Président et les membres du Bureau pour le soutien et les conseils qu’ils nous ont apportés lors de la préparation de cette session et tout au long de l’année. 

Dans quelques semaines, les dirigeants du monde entier se réuniront ici, à New York, à l’occasion du Sommet de l’avenir. Son but est de créer un nouveau consensus international et de décider ensemble comment atteindre nos objectifs mondiaux en matière de développement durable, faire face aux nouvelles menaces et garantir la mise en œuvre d’un système multilatéral apte à relever les enjeux actuels et futurs.

Cette année, les commémorations du 30e anniversaire de la Conférence sur la population et le développement (CIPD30) organisées par l’UNFPA ont elles aussi visé à définir l’avenir que nous voulons pour les femmes et les filles dans leur diversité. 

Nous avons rencontré des parlementaires en Norvège. De jeunes féministes ont partagé leurs expériences avec les personnes ayant participé à la CIPD au Caire en 1994. Pour la première fois, une commémoration de la CIPD organisée par la Maison- Blanche et le département américain de la Santé et des Services sociaux s’est tenue à Washington, D.C.

Comme les thèmes de nos trois dialogues mondiaux de la CIPD30 tombent à propos ! 

Avec 1,9 milliard de personnes à travers la planète, les jeunes représentent une force sur laquelle il faut compter. Ils sont prêts à agir pour le changement. C’est ce qui est clairement ressorti du dialogue de la jeunesse au Bénin. 

Les tendances démographiques, qu’il s’agisse de la croissance, du vieillissement, de la migration de la population ou d’autres enjeux, se trouvent aujourd’hui au centre des préoccupations des gouvernements. Elles figuraient d’ailleurs en tête de l’ordre du jour au Bangladesh, où des décideurs politiques, des démographes et d’autres intervenants ont discuté des actions et des investissements nécessaires pour renforcer la résilience démographique et assurer la prospérité des individus, des communautés et des pays.

Les technologies sont en train de changer notre monde. Elles ouvrent la voie à un monde de possibilités, notamment pour les femmes et les filles. Son utilisation n’est toutefois pas sans risques. Comment garantir que les avantages de la technologie sont partagés de manière équitable ? Quels outils et réglementations devons-nous mettre en place pour exploiter le potentiel des technologies tout en minimisant les préjudices qu’elles entraînent, tels que la violence numérique ? Je me suis réjouie de vous voir si nombreux lors de notre dialogue sur les technologies ici, à New York, pour discuter de ces questions fondamentales.  

Bien que le processus d’examen de la CIPD30 touche à son terme, la mission de l’UNFPA continue d’étudier avec attention les voies d’avenir des filles de 10 ans. Une telle démarche nécessite de mobiliser de nouveaux alliés et partenaires, de tirer parti de l’innovation, d’explorer de nouvelles formes de financement et de mettre à profit les capacités des technologies pour faire progresser les droits et les choix de chacune et de chacun.

Nous nous engageons à veiller à ce que chaque fille grandisse dans un monde qui garantit un accès universel à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction, où les individus sont libres d’utiliser des méthodes contraceptives modernes ; où personne ne meurt en donnant la vie ; et où la violence à l’égard des femmes et des filles, sous toutes ses formes intolérables et dans tous les domaines, appartient au passé.

Ismène, qui assure l’assistance téléphonique d’un centre d’urgence pour femmes soutenu par l’UNFPA en Haïti, résume parfaitement notre vision pour l’avenir et notre engagement à la concrétiser : « Voici mon souhait : plus d’enlèvements, plus de violences conjugales, plus de victimes de violences et plus de souffrances psychologiques. Entre-temps, nous continuerons notre lutte et notre travail. »

L’avenir est entre nos mains ; au sein de l’UNFPA, nous continuerons à nous battre et à œuvrer à l’atteinte de nos objectifs. 

C’est aussi la raison pour laquelle l’UNFPA change ; dans un monde en perpétuelle mutation, nous voulons nous assurer d’être toujours en mesure d’agir. 

Le processus d’optimisation de notre siège en est d’ailleurs un exemple. J’ai le plaisir d’annoncer l’intégration et la mise en fonction de deux nouvelles divisions : celles des programmes et des relations extérieures. 

La nouvelle Division des programmes a supprimé les cloisonnements internes et s’est dotée de capacités renforcées en matière de gestion des connaissances, de normes, de données, de prévisions et d’analyses. 

Nous serons ainsi plus à même d’apporter des solutions complètes aux nouveaux enjeux et de saisir les opportunités qui se présentent.

L’intégration des fonctions programmatiques et techniques ainsi que la plus grande proximité de la nouvelle Division des programmes avec les communautés en faveur desquelles nous œuvrons renforceront le soutien dont bénéficient les bureaux nationaux et régionaux et leur permettront de remplir plus efficacement leurs rôles normatifs. 

Le déménagement progressif des bureaux à Nairobi commencera au printemps 2025, ce qui donnera le temps à la Division des programmes de consolider et d’affiner l’intégration fonctionnelle et la cohésion de la Division. 

La nouvelle Division des relations extérieures, anciennement Division des communications et des partenariats stratégiques, englobe désormais le nouveau service des Nations Unies et des affaires intergouvernementales, ainsi que les bureaux de représentation de Genève et d’Addis-Abeba.

Ces évolutions renforcent la capacité de l’UNFPA à participer aux processus intergouvernementaux et interorganisations aussi bien à New York que dans le monde entier.

Notre travail en cours pour améliorer le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement de l’UNFPA constitue un autre investissement de taille. 

Pour accélérer la réalisation des « trois zéros » de l’UNFPA, il est impératif de garantir : un accès aux méthodes contraceptives, dont les préservatifs, afin d’éliminer les besoins non satisfaits en matière de planification familiale et de prévenir la transmission du VIH ; un accès à des médicaments de qualité pour la santé maternelle afin de prévenir les décès maternels ; et enfin, un accès à des kits post-viols, à des produits d’hygiène menstruelle ainsi qu’à des kits de dignité pour soutenir les programmes de l’UNFPA visant à mettre fin à la violence basée sur le genre et préserver la santé et la dignité des femmes et des filles dans toutes les situations, y compris humanitaires. 

Lorsque les gouvernements et les partenaires approchent l’UNFPA, ils doivent pouvoir constater le caractère exhaustif et efficace de notre chaîne d’approvisionnement – de bout en bout. Nous avons récemment réorganisé l’unité de gestion de notre chaîne d’approvisionnement. Des spécialistes en chaîne d’approvisionnement sont désormais basés dans nos bureaux régionaux, à proximité des pays desservis. Nous pourrons ainsi renforcer les activités de l’UNFPA, notamment dans les situations humanitaires, par le biais d’une équipe en charge des achats.

Ce repositionnement permet également d’élargir les possibilités des services d’approvisionnement auprès des tiers. Il est essentiel que les pays qui passent d’un stade de dépendance à l’égard des donations à un financement national des achats et qui adoptent des mesures pour promouvoir une production locale, fiable et de qualité, procèdent ainsi.  

Une nouvelle stratégie de gestion de la chaîne d’approvisionnement fournira une orientation claire et hiérarchisera les priorités afin de soutenir le Plan stratégique de l’UNFPA aujourd’hui et à l’avenir.  

Monsieur le Président, 

Grâce à votre soutien, nous pouvons être fiers de nombreuses réalisations dans le monde entier :

Actuellement, grâce aux 28 unités mobiles de santé reproductive soutenues par l’UNFPA, la contraception et d’autres services sont accessibles dans toute l’Ukraine. 

Au Mozambique, nous avons fourni à près de 400 000 femmes et adolescents des produits ainsi que des services de santé sexuelle et reproductive sûrs et efficaces. 

L’amélioration du ciblage et de la localisation a accru l’efficacité de la livraison de fournitures, notamment dans les pays en situation d’urgence prolongée, de l’Afghanistan au Yémen et au-delà. 

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les membres du Conseil d’administration,

Nous sommes conscients que les investissements en faveur de l’UNFPA témoignent de la confiance des États membres et de nos partenaires. Nous travaillons sans relâche au quotidien pour continuer à mériter cette confiance. 

Au cours des sept dernières années, à travers notre investissement constant dans les fonctions de surveillance, et notamment d’enquête, nous avons su démontrer notre engagement sans faille à respecter les normes les plus strictes en matière de transparence et d’intégrité dans l’ensemble de nos programmes et opérations. Cela démontre également notre engagement ferme à appliquer une politique de tolérance zéro à l’égard de toute forme d’acte répréhensible commis par un membre du personnel, et ce, quels que soient sa fonction et son statut. 

L’UNFPA, conformément à ses valeurs et sa mission, traite avec le plus grand sérieux toute allégation de comportement inapproprié de la part d’un membre du personnel et renforce continuellement son intégrité organisationnelle, sa sensibilisation aux questions d’éthique et sa surveillance.

Ce mois-ci, le Comité de contrôle et de suivi de la conformité a révisé son champ d’action pour, entre autres, contribuer à garantir la mise en œuvre des recommandations issues des évaluations centralisées.  Nous poursuivons également la consolidation de notre cadre de gestion des risques et nous réjouissons à l’idée de présenter nos avancées au Conseil en janvier prochain. 

L’UNFPA a pour objectif premier de se doter d’une stricte politique d’évaluation. Pour accélérer les progrès vers la réalisation des trois résultats transformateurs, consolider l’apprentissage organisationnel et renforcer la responsabilité, il est primordial que la prise de décision soit fondée sur des données probantes. L’évaluation formative du Plan stratégique actuel, qui sera à l’ordre du jour du Conseil en janvier 2025, est en cours de finalisation et alimente déjà notre réflexion en vue de l’élaboration de notre prochain Plan stratégique.

L’UNFPA salue également les discussions en cours sur les fonctions de gouvernance et de surveillance du Conseil d’administration. Nous sommes résolus à fournir tout l’appui nécessaire pour permettre au Conseil d’être aussi efficace que possible.

Monsieur le Président, 

Construire l’avenir que nous voulons signifie aussi construire le lieu de travail et la culture que nous voulons ; un endroit où le personnel dans toute sa diversité se sent inclus, autonomisé, entendu et encouragé à s’exprimer. 

Le mois dernier, l’UNFPA a lancé sa toute première Stratégie de protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels. Cette stratégie sur deux ans définit les actions concrètes à mettre en place afin de prévenir les comportements sexuels répréhensibles, de soutenir les survivants de violences sexuelles et d’obliger les auteurs à rendre compte de leur acte. Une équipe professionnelle dévouée est désormais à l’œuvre et je m’attends à ce que les valeurs de sécurité, de respect et de responsabilité imprègnent chaque unité opérationnelle, chaque bureau, chaque relation avec les fournisseurs et chaque partenariat. 

En tant que défenseurs des droits de l’homme, nous avons pour obligation d’éradiquer toutes les formes de violences, de devenir des champions de la protection des populations touchées et de rendre des comptes à ces dernières. Ces objectifs restent une priorité absolue pour moi-même et l’ensemble de l’équipe dirigeante de l’UNFPA. Ils s’inscrivent dans la politique de tolérance zéro que je mène avec une grande détermination depuis que j’ai rejoint l’UNFPA.

Pour construire l’avenir que nous voulons, il nous revient aussi de comprendre comment nous adapter au monde qui nous entoure et d’adopter les technologies tout en minimisant les risques auxquelles elles exposent les femmes et les filles.

À l’UNFPA, nous voyons les technologies comme un outil au service du bien commun. 

Une technologie de pointe développée avec le soutien de l’UNFPA met les femmes et les filles en contact avec des conseillers, des gynécologues et des professionnels de la santé mentale. Grâce aux applications numériques, les sages-femmes peuvent disposer d’informations factuelles sur la grossesse et l’accouchement. Les technologies permettent aux victimes de violences basées sur le genre de joindre les services dont elles ont besoin et mettent les familles en relation en cas de catastrophe.

Les technologies peuvent sauver des vies et encourager le dialogue. Elles font partie intégrante des débats publics. Cependant, placées entre de mauvaises mains, elles peuvent aussi entraîner de graves dommages. 

Les récits d’écolières et de jeunes femmes que nous recueillons témoignent des souffrances causées par la violence basée sur le genre facilitée par les technologies, qu’il s’agisse d’abus basés sur l’image, de la publication d’informations personnelles privées, de harcèlement en ligne, d’intimidation, de racisme, de discours haineux ou d’autres actes odieux. 

Les dirigeantes et militantes féminines sont régulièrement victimes de désinformation ciblée et de violence en ligne. Nombre de celles qui ont été attaquées ont choisi de quitter la vie publique. Ceci n’est pas une solution et aucune société ne devrait l’accepter. 

C’est la raison pour laquelle l’UNFPA s’est positionnée à l’avant-garde du mouvement pour mettre fin à la violence numérique et veiller à ce que les technologies soient sûres, éthiques et qu’elles répondent aux besoins des femmes et des filles.

Je ne connais que trop bien les conséquences de la désinformation sur les individus et sur l’UNFPA dans son ensemble. 

Chaque femme et chaque fille, et à vrai dire, chacune et chacun d’entre nous, a le droit de vivre en sécurité où que ce soit. Nous ne pouvons pas supporter plus longtemps que les femmes et les filles soient ciblées, harcelées et chassées de la sphère publique. Il s’agit d’une tragédie individuelle et d’une perte collective pour leurs sociétés. La violence en ligne et la violence dans toutes ses formes doivent impérativement cesser. 

Il existe néanmoins des lueurs d’espoir dans notre quête pour mettre fin à la violence basée sur le genre. Citons une victoire récente : le maintien de l’interdiction des mutilations génitales féminines en Gambie. Il y a de quoi s’en réjouir. C’est aussi le signe que nous ne pouvons pas nous contenter de nos premiers succès.

Les mouvements de contestation à l’encontre des droits des femmes, des droits en matière de reproduction, des droits des personnes LGBTQI+ ainsi qu’à l’encontre du mandat de la CIPD sont inacceptables. La criminalisation des soins de santé est inacceptable. Cela doit cesser.  

Sans compter que tout cela survient alors que l’aggravation des inégalités, des crises, du fardeau de la dette et des enjeux économiques entraîne une augmentation du nombre de personnes laissées pour compte. C’est ce dont nous discuterons lors de notre session de cet après-midi sur la « Lutte contre les inégalités dans le cadre de la réalisation du Programme d’action de la CIPD ».

Comment accélérer nos progrès si nous ne plaidons pas haut et fort, avec assurance et d’une manière visible ? Il est donc à ce titre essentiel que nous collaborions avec les communautés, y compris avec les hommes et les garçons, et que nous travaillions de concert avec les organisations communautaires ; les dirigeants traditionnels, politiques et religieux ; et les professionnels de santé. Grâce à ces d’efforts, l’année dernière, près de 160 000 filles ont pu échapper aux mutilations génitales féminines, et plus de 66 millions de personnes ont eu accès aux messages diffusés massivement par les médias pour mettre en garde contre ces pratiques préjudiciables.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les membres du Conseil d’administration,

Après avoir évoqué notre engagement à promouvoir une culture éthique et respectueuse au sein de l’UNFPA, j’ai l’honneur d’accueillir la nouvelle conseillère de l’UNFPA en matière d’éthique, Mme Myriam Baele, à sa première session du Conseil d’administration. Forte d’une riche expérience au sein du système des Nations Unies, Myriam est profondément impliquée dans la promotion des normes éthiques et des principes d’intégrité.

J’ai également le plaisir d’annoncer la nomination de Mme Iva Goricnik Christian au poste de contrôleuse budgétaire et directrice de la Division des services de gestion, poste qu’elle occupe depuis le mois de novembre. Pendant près de vingt ans, Iva a travaillé sans relâche pour veiller à ce que les ressources financières de l’UNFPA soient utilisées de manière efficace et efficiente, et je me réjouis à l’avance de ses futures contributions.

Monsieur le Président, 

L’UNFPA progresse. Comme nous l’avons expliqué en détail lors de la session du mois de juin, nous ne pouvons obtenir de résultats qu’avec le soutien de nos partenaires des secteurs public, privé et philanthropique. Je tiens à les remercier pour la confiance qu’ils nous accordent ainsi que pour leur engagement envers les communautés que nous servons. J’adresse également mes remerciements à notre personnel dévoué qui travaille main dans la main pour fournir des services et des soins aux femmes, aux filles et aux jeunes de ces communautés.

Grâce à ce soutien, l’UNFPA a une nouvelle fois dépassé en 2023 la barre du milliard de dollars de financement pour la septième année consécutive. Cela représente plus de 1,4 milliard de dollars de financement total – cette confiance renouvelée envers l’UNFPA nous encourage à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver et améliorer la vie des femmes et des filles. 

Il convient de souligner que le financement de base a accusé une baisse en 2023, chutant à 27 % des ressources totales – un taux en dessous de l’objectif du Pacte de financement. 

Après une diminution de 30 % des contributions aux fonds thématiques en 2023, l’UNFPA affiche, fort heureusement, une réserve de projets solide pour l’année 2024. Nous avons redoublé d’efforts pour intensifier nos activités de collecte de fonds auprès de nos partenaires ainsi que de nos réseaux et nous en voyons aujourd’hui les résultats. L’année dernière, Melinda Gates nous a fait part d’un formidable engagement à long terme de la part de la Fondation Bill et Melinda Gates à hauteur de 100 millions de dollars en faveur du Partenariat UNFPA Supplies. Nous sommes en outre honorés que la Fondation du Fonds d’investissement pour l’enfance ait exprimé son intention de verser 50 millions de dollars pour financer les produits de base. 

Les investissements vitaux effectués par le Partenariat UNFPA Supplies permettent d’alimenter nos efforts visant à mettre fin aux besoins non satisfaits en matière de planification familiale et à obtenir les trois résultats transformateurs. Il est gratifiant de voir tant de pays partenaires s’engager à augmenter leurs allocations budgétaires nationales en faveur des produits contraceptifs, et nous exhortons tous les États membres à soutenir ce partenariat.

L’UNFPA collabore de manière active et constructive avec ses partenaires, notamment au sein des équipes des Nations Unies. Les contributions émanant du fonds de financement commun des Nations Unies et d’agences onusiennes restent notre principale source de financement de donateurs. Elles ont considérablement augmenté au niveau national.   

De même, le financement provenant des institutions financières internationales et du secteur privé a connu une croissance en 2023. 

Il y a 30 ans, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, qui aurait pu imaginer l’ampleur et la complexité des crises humanitaires actuelles ? Les besoins se sont accrus de manière exponentielle, et nous travaillons d’arrache-pied pour poursuivre nos efforts. 

Le financement humanitaire a augmenté de 20 % en 2023, représentant 43 % du financement des autres ressources. Pourtant, à la fin du mois de juin, l’appel humanitaire mondial de 1,2 milliard de dollars lancé par l’UNFPA n’avait été financé qu’à hauteur de 18 %.

Je tiens à remercier les partenaires qui ont contribué au Fonds thématique pour l’action humanitaire. Ce financement crucial et flexible nous permet de répondre rapidement à l’évolution des besoins et des situations. 

À l’heure de l’élaboration du Plan stratégique 2026-2029, nous restons profondément préoccupés par l’avenir du financement de base. L’ensemble de nos programmes visant à soutenir les gouvernements dans la réalisation des objectifs de développement durable et des trois résultats transformateurs dépend majoritairement du financement flexible. Nous encourageons donc tous les États membres à s’engager à financer les ressources de base. 

Les investissements en faveur de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation produisent des résultats tangibles et mesurables et demeurent privilégiés dans le domaine du développement durable.

La baisse généralisée des contributions de base au sein du système des Nations Unies a entraîné l’augmentation croissante du recouvrement des coûts, et l’UNFPA attend avec intérêt la validation de la politique révisée de recouvrement des coûts par le Conseil d’administration.

Nous nous réjouissons du soutien des États membres au Pacte de financement 2.0, et nous tenons prêts à poursuivre nos collaborations avec nos partenaires des Nations Unies ainsi que les États membres pour poursuivre notre travail, notamment lors de la session de dialogue structuré sur le financement qui se tiendra mercredi.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d’administration,

Regardons les choses en face. Alors que des intérêts divergents pèsent sur l’aide publique au développement, affaiblissent le pacte social et ébranlent les fondations du système multilatéral, l’UNFPA est confronté à des enjeux redoutables et doit répondre à des besoins toujours croissants. 

Face à des conflits de plus en plus nombreux et, pour la plupart vraisemblablement insolubles, des communautés du monde entier sont laissées à l’abandon. Plus alarmant encore, nous constatons une volonté accrue de mener la guerre au corps des femmes. 

Les effets de la crise climatique s’intensifient rapidement et de manière indéniable. Le stress thermique menace, entre autres, de mettre en danger la santé des femmes enceintes et de leurs bébés et d’augmenter ainsi le risque de naissances prématurées et de mortinatalités. Lors de la COP29 qui se tiendra en Azerbaïdjan, l’UNFPA soulignera avec force l’impact disproportionné des changements climatiques sur les femmes et les filles.

Et lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral qui se tiendra au Botswana en décembre prochain, l’UNFPA réaffirmera sa solidarité avec les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral en vue de faire progresser le programme de la CIPD, comme nous l’avons fait avec les petits États insulaires en développement (PEID) lors de la Quatrième Conférence sur les PEID du mois de mai (PEID4).

L’année 2023 est la plus meurtrière jamais enregistrée parmi les travailleurs humanitaires. Au début du mois, à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, l’UNFPA s’est joint à ses partenaires du Comité permanent interorganisations pour exhorter les États membres à protéger les travailleurs humanitaires et à mettre fin aux attaques contre tous les civils et les infrastructures dont ils dépendent, conformément à leurs obligations en vertu du droit humanitaire international. 

Alors que la guerre à Gaza entre bientôt dans son 11e mois, la quasi-totalité de la population, dont environ 49 000 femmes enceintes, est confrontée à des niveaux de famine catastrophiques. Le secteur de la santé a été décimé. Les médecins font état d’un nombre croissant de bébés prématurés et en insuffisance pondérale à la naissance, et indiquent que certaines femmes accouchent en urgence dans des tentes sans aucune aide médicale. L’UNFPA continue de sauver des vies et de fournir des services de santé sexuelle et reproductive ainsi que de lutte contre la violence basée sur le genre en apportant son soutien à 15 unités médicales mobiles et en facilitant l’activité de 4 cliniques mobiles et 2 unités de santé maternelle. 

Nous avons également intensifié nos activités dans le sud du Liban et y prépositionnons des fournitures.

Au Soudan, on estime que 1,2 million de femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition aiguë. Le conflit dévastateur qui sévit dans le pays a également entraîné une augmentation du risque de violence basée sur le genre. Il a été établi que plus de 3,5 millions de femmes et de filles en âge de procréer nécessitaient des services de santé.  L’UNFPA a renforcé ses services de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre la violence basée sur le genre dans les zones touchées par la famine ainsi que sa présence et ses activités opérationnelles en ouvrant deux nouveaux centres (cinq centres opérationnels au total) à l’appui des interventions du programme dans le pays. 

En Haïti, malgré un accès humanitaire limité, l’UNFPA vise à fournir des services de santé sexuelle et reproductive à 680 000 personnes cette année ainsi qu’à assurer des services de prévention et d’intervention en matière de violence basée sur le genre auprès de 300 000 personnes. 

L’année dernière au Myanmar, l’UNFPA a atteint 770 000 personnes dans le besoin grâce à son réseau de 23 partenaires de mise en œuvre. 

L’UNFPA tient ses promesses en matière de localisation de l’aide. Cela fait partie de notre engagement à rendre des comptes aux populations touchées. Nous observons déjà une augmentation significative du nombre d’organisations dirigées par des femmes qui coordonnent leur action avec l’UNFPA dans le cadre de notre domaine de responsabilité en matière de violence basée sur le genre. 

Je tiens à remercier notre personnel humanitaire, engagé et courageux, qui travaille avec diligence pour veiller à ce que les droits et la protection des femmes, des filles et d’autres groupes marginalisés se trouvent au centre de chaque intervention humanitaire.

Monsieur le Président,

Les personnes difficiles à atteindre sont souvent celles pour lesquelles nous ne déployons pas suffisamment d’efforts. Fort heureusement, les choses commencent à changer.

En Colombie, par exemple, l’UNFPA soutient un programme communautaire de sages-femmes – Partera Vital – qui dote les accoucheuses afrocolombiennes et autochtones de compétences et d’outils modernes pour les aider à assurer leurs services auprès des patientes et à orienter ces dernières vers des soins d’urgence. En 2022, le programme a permis de réduire à zéro le nombre de décès maternels au sein de ces communautés. En outre, les accoucheuses peuvent désormais utiliser une application mobile qui leur permet de déclarer les naissances. Il s’agit d’une avancée de taille vers leur reconnaissance sociale.

Shirley Maturana Obregón, dont le bébé est né avec l’aide d’une partera (accoucheuse traditionnelle) et qui est elle-même devenue partera, décrit sa vocation : « Nous sommes là pour que ces femmes puissent vivre l’accouchement dont elles ont toujours rêvé. »

C’est aussi l’objectif de l’UNFPA pour chaque femme et chaque fille.

À cet égard, je conclurai en remerciant les gouvernements de Colombie et du Brésil d’avoir coparrainé la résolution A/78/L.96 de l’Assemblée générale, qui a proclamé le 25 juillet « Journée internationale des femmes et des filles d’ascendance africaine ». Pour les femmes et les filles qui souffrent d’inégalités en matière de santé et de racisme structurel ou d’autres formes de discrimination, cette journée représente un nouveau pas important vers la justice et la reconnaissance.

Vos Excellences,

Je cède à présent la parole au Dr Sennen Hounton, directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui va évoquer les grandes lignes de certaines des activités de l’UNFPA menées dans la région.

 [le Dr Sennen Hounton parle pendant quatre minutes]

Merci, Sennen.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d’administration,

Comme l’a écrit la journaliste et lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa : « Le monde, tel que nous le connaissions, a été décimé. Maintenant il nous appartient de décider ce que nous voulons créer. » 

À l’UNFPA, nous voulons créer un avenir dans lequel chacune et chacun est libre de vivre sa vie « dans une liberté plus grande », comme le stipule la Charte des Nations Unies.

Liberté en matière de reproduction ; Liberté de vivre à l’abri de la peur et de la violence ; à l’abri des préjugés et des discriminations ; Liberté de vivre à l’abri de la faim, des inégalités, de la marginalisation et des conflits ;

Liberté de prendre des décisions concernant son propre corps ; de choisir d’avoir un enfant – ou pas – au moment opportun ; Liberté d’aimer la personne de son choix ; Liberté d’apprendre et d’innover. 

C’est l’avenir que nous imaginons pour chaque fille, et il nous appartient de le créer.

L’UNFPA se réjouit à l’idée de poursuivre ses avancées et de construire cet avenir à vos côtés, notamment à l’aide du Pacte pour l’avenir, de la Déclaration sur les générations futures et du Pacte numérique mondial. 

Je me réjouis à l’avance de nos discussions.

Merci.

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