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En Tanzanie, des femmes ouvrent la voie qui mène de l’autonomie corporelle au développement durable

Une femme portant un foulard blanc passe le bras sur les épaules d’une femme en robe rose et jaune vif. Toutes deux sourient.
Salma Mgeni, infirmière, passe un bras sur les épaules de Safia Yahya après lui avoir installé un implant contraceptif au centre de santé de Fuoni, à Zanzibar. Pour elles, il est clair que la planification familiale est essentielle pour que les femmes, les familles et les communautés s’épanouissent. © UNFPA Tanzanie/Karlien Truyens
  • 02 Décembre 2024

ZANZIBAR, République unie de Tanzanie – « Lorsque j’ai appris ce qu’était la planification familiale, j’ai senti que j’avais le contrôle de ma vie », déclare Mwanaisha Rajabu, une femme de 28 ans et mère de trois enfants, qui vit dans le village de Fuoni, situé sur l’île Unguja de Zanzibar, en République unie de Tanzanie. « Il ne s’agit pas seulement d’éviter les grossesses, mais aussi de planifier un avenir meilleur pour ma famille. »

La planification familiale est souvent perçue comme un sujet tabou, sensible et même de nature sexuelle. Toutefois, les remarques de Mme Rajabu soulignent le rôle profondément essentiel de la planification familiale – et des informations, des services de santé et des médicaments qui la composent – au bien-être des femmes, de leurs enfants, de leur avenir et de leurs communautés.

La planification familiale est fondamentale pour permettre aux femmes de choisir le nombre et l’espacement de leurs enfants, si elles souhaitent en avoir.

Mme Rajabu a toujours eu une idée claire de sa famille idéale. Dans un pays où le taux de fécondité moyen est de 4,5 enfants par femme, elle déclare : « j’ai toujours voulu avoir une famille moins grande. Mais je ne savais pas où trouver les bonnes informations et les services adaptés. »

Besoin d’avoir le choix

Selon les estimations les plus récentes, environ 19 % des Tanzaniennes mariées ou en couple ont des besoins non satisfaits en planification familiale. Pourtant, répondre à ces besoins n’est pas toujours simple.

Il y a plusieurs décennies, le manque de sensibilisation et d’accès à la contraception étaient les principales raisons de ne pas en utiliser ; aujourd’hui, ce sont plutôt les craintes de ses effets secondaires potentiels. Pour répondre à ces préoccupations, une variété de moyens doivent être rendus disponibles, ainsi que des informations exactes sur leurs avantages, leurs effets secondaires et leur efficacité.

Même si elle ne voulait pas une grande famille, Mme Rajabu n’utilisait pas de contraceptifs modernes jusqu’à ce que des éducateurs et éducatrices de santé, qui travaillaient pour une initiative de proximité soutenue par l’UNFPA (l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive) lui expliquent les différentes méthodes disponibles.

Après avoir demandé plus d’informations à un·e agent·e de santé communautaire, elle a pu choisir une option qui correspondait à ses besoins.

« La planification familiale me donne le pouvoir de choisir combien d’enfants je veux et de décider quand les avoir », explique-t-elle.

Un homme en polo rayé tient son nouveau-né enveloppé dans une couverture. La mère de l’enfant, vêtue d’un hijab noir, se tient à ses côtés, souriante.
Tatu Omar Sharif et son mari Juma Hamad Kombo avec l’un de leurs huit enfants. Le couple a décidé ensemble d’avoir recours à la planification familiale afin de se consacrer aux les enfants qu’ils ont déjà. © UNFPA Tanzania/Karlien Truyens

Des résultats positifs en cascade

La possibilité de planifier permet à des femmes comme Mme Rajabu de se consacrer à elles-mêmes et à leurs enfants. Elles peuvent poursuivre leur scolarité, investir dans de petites entreprises et allouer leurs ressources de façon à améliorer leur santé, leurs possibilités de subvenir à leurs besoins et leurs résultats à long terme.

Les bénéfices cumulés de la planification familiale ne profitent pas qu’aux individus et aux familles mais aux communautés dans leur ensemble.

« L’accès à la planification familiale a changé notre shehia », déclare Juma Abdallah, leader communautaire local, faisant référence aux petites zones administratives de Zanzibar.

« Les familles sont en meilleure santé, et les femmes sont plus sûres des choix qu’elles font pour leurs familles », précise-t-il.

Tatu Omar Sharif est l’une de ces femmes. Elle vit à Uondwe, une zone de l’île Pemba de Zanzibar, avec son mari et ses huit enfants.

« Mon mari et moi n’avions pas prévu d’avoir beaucoup d’enfants, mais je découvrais régulièrement que j’étais à nouveau enceinte », raconte-t-elle à l’UNFPA.

Elle et son mari se sont informés sur la planification familiale dans une clinique soutenue par l’UNFPA, et ont vu cela comme une opportunité de protéger l’avenir de leurs enfants.

« Nous voulons utiliser une méthode de planification familiale pour nous occuper au mieux des enfants que nous avons déjà. »

Une famille de quatre personnes dans l’encadrement de la porte de leur maison. Le père tient sa petite fille dans ses bras. La mère, qui porte un hijab blanc, sourit largement. Au premier plan, leur fils tient la porte ouverte.
Nargis Nassor et Othman Maulid ont aussi choisi la planification familiale pour se concentrer sur leurs deux enfants. © UNFPA Tanzanie/Karlien Truyens

Se concentrer sur une vie meilleure

L’UNFPA travaille avec le ministère de la Santé pour renforcer les services de planification familiale, notamment élargir la gamme de moyens de contraception disponibles : les pilules contraceptives, les contraceptifs réversibles à long terme, les contraceptifs injectables, les dispositifs intra-utérins (DIU) et les préservatifs.

Entre janvier 2023 et novembre 2024, grâce au soutien financier du Royaume-Uni, l’UNFPA a pu livrer suffisamment de produits de santé reproductive pour éviter 999 000 grossesses non intentionnelles, 271 000 avortements non sécurisés et 1 300 décès maternels.

L’UNFPA travaille aussi avec des gouvernements, des ONG, des associations d’intérêt général, des organisations confessionnelles et des jeunes ainsi qu’avec le secteur privé, afin de renforcer les services de santé reproductive communautaires et adaptés aux jeunes.

Tous ces acteurs, comme Mme Rajabu et Mme Sharif, reconnaissent que les informations et les soins de santé reproductive ont des bénéfices qui vont bien au-delà de la famille et de la communauté, qui débordent du présent sur l’avenir.

« Aujourd’hui », déclare Mme Rajabu, « je peux me concentrer sur mes enfants pour leur offrir une vie meilleure. »

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