De nos jours, peut-on avoir le nombre d’enfants que l’on veut, quand on veut ?
Il existe encore des millions de personnes à travers le monde qui ont plus – ou moins – d’enfants qu’elles ne l’auraient souhaité.
La mesure dans laquelle les individus sont à même d’exercer leurs droits reproductifs détermine le nombre d’enfants qu’ils choisissent d’avoir.
Les taux de fécondité à travers le monde reflètent ces choix, ou bien l’absence de choix.
Une fécondité élevée se traduit par un accroissement plus rapide de la population, ainsi qu’une part disproportionnée de la population âgée de 15 ans ou moins, ce qui crée des difficultés pour les gouvernements qui ont du mal à satisfaire la demande en services de santé et d’éducation, et à préserver les acquis du développement.
Dans les pays où la fécondité est élevée, les obstacles économiques, sociaux, institutionnels et géographiques peuvent empêcher les femmes d’accéder à des informations et produits de qualité en matière de planification familiale. Les jeunes, tout particulièrement, peuvent avoir bien du mal à surmonter ces obstacles qui, pris ensemble, empêchent des millions de personnes d’exercer leurs droits reproductifs.
Les femmes qui ont au moins suivi un enseignement secondaire préfèrent avoir moins d’enfants que celles qui sont peu ou pas instruites. Les femmes instruites sont en outre mieux armées pour surmonter, plus tard dans leur vie, les obstacles qui les empêchent d’accéder à des emplois décents et rémunérés.
Les pays où les femmes ont en moyenne trois ou quatre enfants sont géographiquement et économiquement diversifiés. Au fur et à mesure que leurs taux de fécondité diminuaient, ils ont en outre pris des voies divergentes à des rythmes différents.
Un taux global de fécondité de trois ou quatre enfants par femme peut masquer d’importantes disparités au sein des pays : les personnes les plus riches vivant en milieu urbain ont accès à des moyens de contraception, tandis que les minorités ethniques des milieux ruraux ne disposent que d’un accès limité aux programmes de planification familiale. Les adolescents de certains de ces pays disposent également d’un accès restreint aux informations et services en matière de contraception, ce qui entraîne des taux de grossesses précoces relativement plus élevés.
Pourcentage de femmes présentant un besoin de contraception non satisfait
Dans 15 pays répartis dans cinq régions
Dans les 12 pays d’Amérique latine et des Caraïbes examinés dans ce chapitre, les taux de fécondité chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans et les jeunes âgés de 20 à 24 ans sont plus élevés que dans les autres régions du monde présentant des taux globaux de fécondité similaires.
Dans les pays connaissant une baisse constante de la fécondité, les guerres et les crises, notamment économiques, peuvent faire brutalement chuter les taux de fécondité tandis que les couples choisissent d’avoir des enfants plus tard. Ces taux repartent ensuite à la hausse une fois la stabilité et la sécurité revenues.
Les pays enregistrant depuis plusieurs années de faibles taux de fécondité font généralement partie des pays développés. Les droits reproductifs et les autres droits fondamentaux sont respectés dans la plupart des cas. Les pays à faible fécondité sont généralement confrontés à de multiples défis : augmentation du nombre de personnes âgées et des coûts de santé qui y sont associés, et diminution de la main-d’œuvre.
Les taux de fécondité actuellement enregistrés par ces pays indiquent que les femmes savent de mieux en mieux prévenir les grossesses et espacer les naissances. Quand les questions relatives à l’éducation et à la carrière professionnelle constituent de grandes priorités, le mariage et les grossesses passent au second plan. Les femmes qui choisissent de retarder leur grossesse jusqu’à la fin de la trentaine ou de la quarantaine présentent un risque accru de stérilité et de complications.
Les lacunes persistantes en matière d’aide à l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale peuvent empêcher les femmes d’avoir le nombre d’enfants souhaité. Dans les pays à faible fécondité, les défis rencontrés par les femmes dans l’exercice de leurs droits reproductifs sont multiples : difficultés économiques, manque de logements abordables, coûts élevés de garde d’enfants et marchés de l’emploi incertains.
Parmi les écarts importants qui existent aujourd’hui entre les taux de fécondité élevés et faibles, à la fois au sein des pays et entre eux, les enjeux et les facteurs liés à la fécondité diffèrent très fortement.
De nombreux progrès ont été accomplis en ce qui concerne le respect des droits reproductifs. Pourtant, aucun pays ne peut aujourd’hui prétendre que l’ensemble de sa population jouit de ces droits en toute circonstance. Presque partout dans le monde, il existe des conditions sociales, institutionnelles et économiques qui empêchent encore certaines personnes d’accéder aux moyens nécessaires pour décider de façon libre et responsable du nombre d’enfants qu’elles désirent ou du moment où elles souhaitent les avoir.
Chaque pays doit déterminer les services et les ressources à combiner afin de garantir à tous les citoyens le respect de leurs droits reproductifs, mais certaines mesures peuvent s’appliquer à tous les pays, indépendamment de leur taux de fécondité.
Envisager de soumettre les droits reproductifs à des « contrôles » réguliers à l’échelle nationale afin d’évaluer si les lois, les politiques, les budgets, les services, les campagnes de sensibilisation et les autres activités menées dans ce domaine sont conformes aux droits établis en matière de procréation, tels que les a définis la Conférence internationale sur la population et le développement.