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Les jeunes d’ascendance africaine d’Amérique latine et des Caraïbes renforcent leurs capacités d’encadrement et leurs connaissances en matière de droits fondamentaux
21 oct 2020
Mise à jour
21 oct 2020
PANAMA, République du Panama – Avec le soutien du Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’organisation de jeunes Ashanti Perú a lancé le projet EscuelAfro, une école de formation pour jeunes leaders d’ascendance africaine du sous-continent. Cette initiative vise à renforcer les capacités d’encadrement des jeunes d’ascendance africaine et à stimuler leur engagement. Il s’agit de les aider à se former pour qu’ils puissent mieux organiser leurs efforts et renforcer leurs actions dans toute l’Amérique latine et dans les Caraïbes.
L’école EscuelAfro a été inaugurée au cours d’un événement en ligne réunissant Epsy Campbell Barr, vice-présidente du Costa Rica ; Harold Robinson Davis, directeur du Bureau régional de l’UNFPA pour l’Amérique latine et les Caraïbes ; Marco Antonio Ramírez, président de l’organisation de jeunes d’ascendance africaine Ashanti Perú ; Jembell Chifundo, jeune représentante des communautés d’ascendance africaine ; et Abel Aronátegui, consultant sur les questions ayant trait aux jeunes d’ascendance africaine pour le Bureau régional de l’UNFPA pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Cette réunion a été animée par Yesenia Olaya Requene, la conseillère pédagogique d’EscuelAfro.
Une école de formation pour jeunes leaders d’ascendance africaine
Cette initiative permettra à 80 jeunes de 15 à 29 ans d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires à la défense des droits fondamentaux, notamment les droits en matière de sexualité et de procréation, en tenant compte des différences de genre, de culture et de génération, et des questions de handicap. Ils seront invités à prendre part activement et concrètement à la prise de décisions à l’échelle nationale et régionale. Ils acquerront les outils indispensables pour devenir des acteurs du changement social, politique et économique.
« Nous devons nous tourner vers de réelles capacités de coopération et d’action permettant à nos jeunes de gagner en autonomie et en responsabilité, afin qu’ils puissent s’épanouir pleinement dans une société respectueuse de leurs principes éthiques. Les nouvelles compétences d’encadrement des hommes et des femmes d’ascendance africaine doivent émaner d’une vaste compréhension des droits fondamentaux susceptible de transformer la société et de mener à bien des projets personnels et collectifs ambitieux », a indiqué la Vice-Présidente du Costa Rica, Epsy Campbell Barr.
Elle a également appelé de ses vœux des initiatives de promotion de la paix et de la réconciliation entre les jeunes d’ascendance africaine : « Nous avons besoin de jeunes leaders capables de faire vivre des démocraties multiculturelles et pluriethniques. Nous devons devenir des modèles pour leurs communautés. »
Le Directeur du Bureau régional de l’UNFPA pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Harold Robinson, a évoqué l’intérêt particulier de cette initiative dans le contexte actuel, assurant qu’il « était temps d’investir dans des espaces permettant de renforcer l’organisation des groupes de jeunes d’ascendance africaine pour leur permettre de participer pleinement à la vie politique, de faire porter leurs voix plus loin et d’orienter les efforts de développement durable en faveur des populations qu’ils défendent, tant à l’échelle locale que nationale et régionale ».
L’école a pour objectif de contribuer à ouvrir un forum permettant de rassembler les différents efforts d’organisation des jeunes d’ascendance africaine en Amérique latine et dans les Caraïbes et de les aider à respecter leurs engagements intergouvernementaux et à intégrer des sociétés égalitaires avec leurs pleins droits. « Cette école doit ouvrir le débat sur de grands enjeux, comme la déconstruction de la discrimination et le racisme structurel, et contribuer à fonder des sociétés inclusives, avec des modèles de développement garantissant la parfaite jouissance des droits fondamentaux », a-t-il commenté.
« Le Fonds des Nations Unies pour la population a le devoir de défendre les droits de toutes et de tous, sans laisser personne de côté. Cette démarche n’est pas isolée : elle rejoint nos autres initiatives, comme “165 Millones de Razones” (165 millions de raisons), dont une composante fait référence aux problématiques ethniques et à la participation des jeunes à la vie collective. Son aspect le plus important est son plaidoyer pour que les États investissent afin que les jeunes puissent librement jouir de leurs droits. »
L’initiative EscuelAfro bénéficie à des jeunes, comme la représentante des communautés d’ascendance africaine Jembell Chifundo, qui s’est montrée enthousiaste à l’idée que de nombreux jeunes leaders comme elle pourront « acquérir plus de compétences pour se positionner sur les différents programmes d’action et promouvoir les droits des jeunes d’ascendance africaine ». Le président de l’organisation Ashanti Perú, Marco Antonio Ramírez, se félicite également : « Nous avons maintenant la possibilité de répondre aux besoins de formation thématiques qui contribuent à façonner l’identité des différentes organisations et de renforcer la participation et les initiatives politiques avec une perspective inclusive et territoriale. »
L’UNFPA et les jeunes d’ascendance africaine
L’UNFPA soutient actuellement la mise en place d’actions pour l’épanouissement des jeunes d’ascendance africaine dans huit pays d’Amérique latine et des Caraïbes : l’Argentine, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la République dominicaine, le Suriname et l’Uruguay. Au Pérou, par exemple, une étude est menée sur les droits des adolescents et des jeunes autochtones et d’ascendance africaine en matière de sexualité et de procréation dans le cadre de la pandémie.
Ces initiatives offrent à ces jeunes d’ascendance africaine la possibilité de combler le fossé des inégalités et d’éliminer le racisme structurel qui empêche ces populations d’exercer pleinement leurs droits. Elles s’inscrivent dans le cadre de la stratégie régionale de l’UNFPA en Amérique latine et dans les Caraïbes consistant à ne laisser personne de côté, ce qui contribue ainsi à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.